L'ex-député de Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde, un policier et un ancien collaborateur du patron de l'UDI sont en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur les fausses accusations du Point ayant visé le couple de députés LFI Raquel Garrido et Alexis Corbière.
Le président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) Jean-Christophe Lagarde a été placé en garde à vue ce mercredi matin dans le cadre de l'enquête sur les fausses accusations visant Raquel Garrido et Alexis Corbière, a appris franceinfo ce mercredi, auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Parisien. Les enquêteurs cherchent à savoir si l'ex-député a volontairement donné de fausses informations sur les deux élus de La France insoumise, au journaliste Aziz Zemouri, comme celui-ci l'en accuse.
Au cœur de cette affaire, une pseudo-enquête publiée par le journaliste Aziz Zemouri le 22 juin dernier dans l'hebdomadaire du Point, dans laquelle il accusait le couple de députés La France insoumise d'employer "depuis un an une femme de ménage sans titre de séjour et soumise à des cadences infernales", en s'appuyant sur de soi-disant captures d'écran de conversations houleuses par messages entre Raquel Garrido et sa femme de ménage.
L'article du Point avait été retiré dès le lendemain
Or, l'authenticité de ces captures d'écran avait rapidement été mise en doute par d'autres journalistes. L'enquête avait finalement été retirée dès le lendemain et le directeur de l'hebdomadaire, Etienne Gernelle, avait présenté ses excuses au couple de députés. Aziz Zemouri était alors mis à pied et convoqué, dans le cadre d'une enquête interne à la rédaction du Point pour comprendre comment de fausses informations avaient pu être publiées ainsi.
Plainte pour escroquerie
Raquel Garrido et Alexis Corbière ont déposé plainte, une enquête pour "escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux et usurpation d'identifié ou de données" a été ouverte par le parquet de Paris le 29 juin. Sous le feu des critiques, le journaliste s'était alors retourné contre ses sources, Jean-Christophe Lagarde et l'ex-policier Noam Anouar, annonçant déposer plainte pour escroquerie.
L'ex-policier a d'ailleurs lui aussi été placé en garde à vue ce mercredi, a confirmé le parquet de Paris.
Ces fausses informations étaient sorties le 22 juin, soit trois jours après la défaite de Jean-Christophe Lagarde aux élections législatives. Il a été battu par Raquel Garrido dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis.
L'enquête est menée par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
A noter que l'ex-maire de Drancy, et ancien député de la cinquième circonscription de Seine-Saint-Denis (2002-2022), a reçu cet été une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris le 3 octobre pour détournement de fonds publics. Il comparaîtra au côté de sa belle-mère, Monique Escolier-Lavail, la mère de sa femme, pour lui avoir octroyé un emploi fictif à l'Assemblée nationale entre mai 2009 et août 2010 à l'issue d'une enquête du Parquet national financier (PNF). Des faits qu'il conteste, avait précisé son avocat, Me Yvon Goutal.