Il s'était dit agressé par Daech en décembre dernier avant de confesser aux policiers sur son lit d'hôpital qu'il avait inventé son agression. Problème : il se trouvait alors sous l'influence de morphine. C'est notamment ce vice de procédure qui a entrainé la relaxe.
Cet instituteur d'Aubervilliers avait dit avoir été agressé par un homme se revendiquant de Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) avant de se rétracter quelques heures plus tard. Mais cette confession devant les policiers est intervenue alors que l'homme était à l'hôpital, après qu'on lui ai administré de la morphine.
Un emballement immédiat...
Aux dires de l'enseignant, l'agression aurait eu lieu à 7 heures 10 dans sa classe de l'école Jean Perrin à Aubervilliers. L'attaquant aurait saisi un cutter dans la salle avant de s'en prendre à l'instituteur. Le parquet de Bobigny déclarait alors que l'homme aurait lancé "C'est Daech, c'est un avertissement".Les médias se sont aussitôt saisi de l'affaire, comme dans notre article de l'époque, et une enquête pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste a été ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris.
...Suivi d'un rapide désenchantement
L'après-midi même, le professeur qui avait été transféré à l'hôpital a été entendu par les enquêteurs. Superficiellement blessé au cou et au front, il a alors avoué avoir inventé son agression.Relaxe du tribunal
Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Le tribunal correctionnel de Bobigny a prononcé le 12 février la relaxe de l'homme. Cette décision est notamment due à des vices de procédures. Les procès verbaux des policiers où le suspect confesse avoir inventé l'agression ont été recueillis alors que celui-ci était sous l'influence de morphine à l'hôpital, entrainant leur annulation.Suspendu depuis les faits par l'Education nationale qui avait déposé plainte contre lui, il s'est dit heureux du verdict et maintiens sa position initiale, à savoir qu'il aurait bel et bien été agressé.