Le dernier roi de France reviendra-t-il à Saint-Denis ?

Une association créée pour l'occasion, l'association "Pour le retour à Saint-Denis de Charles X et des derniers Bourbons", rêve de ramener dans la nécropole royale de Saint-Denis les restes de Charles X, dernier roi de France, mort en exil dans l'actuelle Slovénie.

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Charles X fut roi de France de 1824 à 1830, six ans seulement, chassé par la révolution de juillet 1830, baptisée "les trois glorieuses. Mais il fut surtout le dernier roi de France. Dans la succession, pour mémoire, il était le dernier petit fils de Louis XV. Il était frère de Louis XVI mais aussi de Louis XVIII, auquel il a succédé en 1824, à la mort de Louis XVIII, pendant la Restauration.

Plus rigide et réactionnaire que Louis XVIII, il est considéré comme le chef de file de l'émigration (la fuite et l'exil de la noblesse française à l'étranger à partir de 1789) et soutenu par les ultraroyalistes. Très vite impopulaire, il est chassé du pouvoir après avoir tenté d'imposer des "ordonnances" restreignant la liberté de la presse et le représentation politique des citoyens (modification de la loi électorale, des mandats et du nombre d'électeurs).

Six ans d'exil

Contraint à l'exil, il entame alors un périple qui le conduit d'abord en Ecosse puis à Prague. Il est ensuite accueilli par l'empereur d'Autriche, François, en Bohème. Mais une épidémie de choléra l'amène à fuir encore pour éviter la contagion. Il s'installe alors à Görz, petite ville qui à l'époque fait partie de l'empire d'Autriche. Il n'échappera pourtant pas au choléra. Il meurt de cette maladie le 6 novembre 1836. Il est alors inhumé au monastère franciscain de Konstanjevica.

Les soubresauts de l'histoire feront le reste. D'Autrichienne, la ville devient d'abord Italienne, après la première guerre mondiale. Puis Yougoslave après la seconde. Et enfin Slovène après la chute du mur de Berlin et la fin de l'empire soviétique, avec l'indépendance des anciens états yougoslaves. La dépouille de Charles X repose donc aujourd'hui en Slovénie.


Les derniers Bourbons

Dans son exil, Charles X était accompagné de cinq membres de sa famille. Son fils, Louis, duc d'Angoulème, que les royalistes considèrent comme un Louis XIX. De la femme de celui-ci, par ailleurs fille de Louis XVI, Marie Thérèse de France. De sa petite-fille Louise d'Artois et de son petit-Fils Henri d'Artois, comte de Chambord et de son épouse, Marie-Thérèse de Modène. Ces cinq personnes sont enterrées à ses côtés dans le monastère et sont les derniers Bourbons.

L'association "Pour le retour à Saint-Denis de Charles X et des derniers Bourbons" appelle donc le gouvernement français à engager des négociations avec la Slovénie en vue d'un transfèrement des cendres des Bourbons à la nécropole de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). A la différence de plusieurs dirigeants morts en exil et dont les restes ont été rapatriés en France, "Charles X est, avec l'empereur Napoléon III, le seul à ne pas reposer sur sa terre natale", souligne l'association.


Un enjeu touristique

Mais la commune slovène de Nova Gorica où Charles X en mort s'est déclaré opposée à un éventuel rapatriement en France des cendres du dernier monarque français.
"Je crois que nous devons respecter les dernières volontés du dernier roi de France. Charles X a souhaité être inhumé au monastère franciscain de Konstanjevica, et c'est ainsi que les choses doivent être", a déclaré Matej Arcon, le maire de Nova Gorica où se trouve le monastère.

La crypte où reposent les derniers Bourbons attire de nombreux visiteurs et constitue un atout touristique que cette localité située à la frontière italienne veut pleinement exploiter à l'avenir. "Nous allons développer à l'avenir l'histoire des Bourbons et de leur dernier roi qui a voulu être inhumé dans notre magnifique région. C'est d'ailleurs le seul roi à être enterré en Slovénie", a déclaré M. Arcon.


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