Malgré la mobilisation le bidonville de La Courneuve a été évacué

Des fourgons de CRS, pelleteuses et camions-bennes sont entrés en action en début d'après midi à La Courneuve. L'évacuation de ce campement qui abritait quelque 300 personnes, pour certaines depuis 2008, a débuté peu après 13 heures, a annoncé, la préfecture de Seine-Saint-Denis. 

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L'intervention de l'évêque, la présence d'enfants scolarisés et la mobilisation citoyenne n'y ont rien changé: le Samaritain, le nom de ce bidonville situé à La Courneuve, a été évacué jeudi sous une pluie fine, à quelques jours de la rentrée scolaire.

Poussant des caddies, tirant des cabas, chargés de sacs, les habitants sortaient un à un du campement, dont un cordon de CRS fermait l'accès. Après avoir attendu un moment sur le trottoir, agglutinés sous des parapluies ou réfugiés sous l'auvent d'une buvette, ils avaient tous quitté le campement vers 15h30, les plus chanceux pour des hôtels.

La décision d'expulsion a finalement été exécutée malgré la forte mobilisation qu'avait suscitée le sort du Samaritain


La communauté de 80 familles roumaines, de confession évangélique, soudée autour de son pasteur, avait même reçu mardi le soutien de l'évêque du diocèse de Saint-Denis, Mgr Pascal Delannoy. Ce dernier avait invoqué la figure du "Bon Samaritain" qui, dans l'évangile, "est celui qui vient au secours de la personne blessée, gisant au bord du chemin, alors que d'autres poursuivent leur route dans une totale indifférence".

"La mise à la rue de familles, et notamment d'enfants en bas âge, peut caractériser un traitement inhumain et dégradant engageant la responsabilité de l'État, ainsi que l'a récemment rappelé la Cour européenne des droits de l'Homme", avait prévenu de son côté le Défenseur des droits, Jacques Toubon.

Et une pétition lancée à l'initiative de Jozef Farkas, un jeune du Samaritain, avait réuni 38.800 signatures sur le site change.org.

Dans un communiqué, Médecins du monde (MDM) et la Fondation Abbé Pierre, qui avaient porté un projet de résorption progressive du bidonville, ont fustigé une décision "incohérente", "qui ne fait que déplacer le problème sans chercher de solutions de fond". "On espérait un vrai dialogue. On est déçus et choqués", a réagi sur place Livia Otal, coordinatrice de la mission bidonville pour MDM.

Alors que la militante offrait de fournir des tentes et des duvets, le secrétaire général de la préfecture de la Seine-Saint-Denis, Hugues Besancenot, a assuré que la dizaine de familles identifiées comme étant "les plus vulnérables" par le diagnostic social effectué en préalable à l'évacuation seraient prises en charge. Des chambres leur ont ainsi été réservées dans plusieurs hôtels de l'Ile-de-France. "Pour les autres, je rappelle que le droit commun, pour n'importe quelle personne qui n'a pas de logement, c'est de faire appel au 115", a ajouté M. Besancenot.

"Les personnes qui occupent ce terrain savent que depuis le 15 août, elles devaient le quitter. L'évacuation est simplement la mise en oeuvre d'une décision de justice", a-t-il rappelé.
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