Les deux suspects ont été placés en garde à vue. Ils sont âgés de 27 et 23 ans. Jeremie Cohen a été percuté mi-février par un tramway après avoir été violenté par un groupe à Bobigny. L'enquête doit notamment déterminer s'il s'agit d'un crime antisémite.
Deux jeunes hommes sont en garde à vue depuis ce mardi dans le cadre de l'enquête sur la mort de Jeremie Cohen. Les gardes à vue, entamées mardi ont été prolongées mercredi à la mi-journée dans les locaux de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, a indiqué le parquet de Bobigny, sans préciser si les deux suspects, âgés de 27 et 23 ans, ont été interpellés ou s'ils se sont rendus.
Le mercredi 16 février vers 20h, Jeremie Cohen, 31 ans et porteur d'un handicap léger, traversait les voies ferrées quand il a été percuté par le tramway à Bobigny (Seine-Saint-Denis) juste après avoir été frappé par des jeunes. En arrêt cardio-respiratoire et victime d'un traumatisme crânien, il est décédé à l'hôpital peu après minuit.
Une information judiciaire avait été ouverte le 29 mars pour "violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner". ll s'agit de la "qualification la plus haute envisageable à ce stade des investigations", avait précisé le procureur dans un communiqué début avril. Les investigations sont menées par un juge d'instruction et par la police judiciaire du département.
Dimension politique
Six jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, l'affaire a pris une dimension politique lorsque le candidat d'extrême droite Eric Zemmour s'est interrogé si Jeremie Cohen est "mort parce que juif". Marine Le Pen lui a emboîté le pas en évoquant un "acte criminel" qui "pourrait être un meurtre antisémite".
Face à l'avalanche de réactions politiques, le procureur de Bobigny Eric Mathais a pris la parole la semaine dernière pour indiquer que l'enquête, ouverte pour "violences volontaires en réunion", ne permettait pas à ce stade d'établir de "motifs discriminatoires" dans la mort du jeune homme.
Dans une conférence de presse vendredi, la famille du jeune homme a elle aussi appelé à "rester prudent" face aux affirmations d'un mobile antisémite.