Le wagon d'Areva chargé de déchets nucléaires qui a déraillé lundi 23 décembre à Drancy ne s'est pas renversé et n'a pas fui. Mais l'accident, qui survient quinze jours après un autre, ravive les inquiétudes des riverains.
Un wagon de déchets nucléaires a déraillé lundi 23 décembre, à Drancy (Seine-Saint-Denis), sans causer de fuite radioactive. L'incident, qualifié de "très rare" par Areva, alimente néanmoins une fois encore les craintes autour de l'une des plus grandes gares de triage de France, à moins de 10 km à vol d'oiseau de Paris.
Le wagon qui contenait des matières radioactives a déraillé vers 16h, un essieu sortant du rail, sans se renverser
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L'incident, a indiqué la préfecture de Seine-Saint-Denis, "n'a eu aucune conséquence sur la sécurité, l'ordre public ou l'environnement". "Tous les relevés de radioactivité effectués par les pompiers sont négatifs".
"35 pompiers se sont rendus sur place pour effectuer tous les examens radiologiques nécessaires", et "il n'y a pas de radioactivité" à l'extérieur, confirment les pompiers de Paris. Un seul côté du wagon a déraillé, se décalant de 50 centimètres par rapport aux rails.
En soirée, les opérations de remise sur les rails étaient en cours. Elles devraient prendre quelques heures durant lesquelles le wagon est gardienné, selon un porte-parole d'Areva, le groupe nucléaire auquel appartient le chargement.. « Ce type d'incident est très rare, alors qu'il roule environ 200 convois de déchets nucléaires de ce type en France chaque année. Le groupe a déclenché, comme la SNCF, un plan d'urgence et a ensuite un devoir d'information de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) » a ajouté le porte-parole d'Areva.
Mais selon Greenpeace, qui déplore "le manque total d'information des citoyens, des riverains (sur) ces transports qui sillonnent la France toute l'année", le container de 115 tonnes renferme 6 tonnes de combustible.
Et du côté des riverains, cet incident ravive une fois encore les craintes d'un accident grave dans la principale gare de triage en région parisienne, à quelques dizaines de mètres des habitations les plus proches dans une zone très dense.
Le 11 décembre 2013, un wagon de transport d'acide chlorhydrique vide avait déjà déraillé, sans qu'aucune fuite ne fut constatée.
Lundi, quand la sirène d'alarme de la gare a à nouveau retenti, "le standard de la mairie a été submergé de coups de téléphone de riverains paniqués", selon la municipalité.
Le collectif des riverains, le Corigat, a exigé "l'arrêt du transit et du stationnement" de ces wagons, tandis qu'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) réclamait l'interdiction de traverser les zones urbaines.
Dotée de 48 voies ferrées, la gare de triage longue de 3 kilomètres à cheval sur trois communes (Drancy, Le Blanc-Mesnil et Le Bourget), accueille chaque année près de 250.000 wagons de marchandise, dont 13.000 chargés de matières dangereuses. Un arrêté préfectoral d'avril 2013 interdit toute nouvelle construction dans un périmètre de 620 mètres autour, sans pour autant proposer de solutions pour les populations vivant dans le secteur.