Un campement d'une centaine de tentes s'est constitué à Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, non loin du centre d'accueil pour migrants ouvert le mois dernier dans la capitale.
Serrées les unes contre les autres, les petites tentes multicolores, abritant pour certaines deux à trois personnes, ont été montées sur le terre-plein central de l'avenue du Président-Wilson, à quelques centaines de mètres de la porte de la Chapelle, où se trouve le centre parisien de premier accueil pour migrants.
Ce dernier a ouvert le 10 novembre avec pour défi de mettre fin aux incessantes reconstitutions de campements sur les trottoirs parisiens ces derniers mois.
Selon des bénévoles d'Emmaüs rencontrés sur place, les premiers migrants sont arrivés à Saint-Denis le 24 novembre.
Comme d'autres migrants installés sur l'avenue, Ali, un Afghan de 23 ans dit s'être présenté à trois reprises devant le centre de la porte de la Chapelle. "Dès six heures le matin il y a la queue, 200 personnes attendent de pouvoir entrer", explique-t-il à l'AFP. "Mais il n'y a pas de place, alors on revient ici", ajoute-t-il.
Manque de place au centre d'accueil
Avec ses 400 lits, le centre d'accueil parisien héberge des hommes seuls qui peuvent y rester entre cinq à dix jours avant d'être orientés vers d'autres lieux plus pérennes, en fonction de leur situation: centre pour demandeurs d'asile, centre d'accueil ou d'orientation etc. Il doit accueillir chaque jour entre 50 et 80 personnes, soit le nombre de migrants arrivant chaque jour à Paris, selon les estimations."La mairie de Saint-Denis a fait une demande de concours de la force publique auprès de la préfecture le 24 novembre. Nous sommes en train d'examiner cette demande et les voies et moyens pour y répondre rapidement", a indiqué la préfecture de Seine-Saint-Denis, soulignant que ce campement posait "des problèmes de salubrité et de sécurité". Contactée, la mairie de Saint-Denis n'a pas donné suite.