Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme s'est noyé dans le canal à Saint-Denis, au niveau du bassin de la Maltournée. A quelques mètres de l'entrée du festival de musique "Kermesse électronique". Massé pendant 40 minutes, il n'a pu être réanimé. 

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Le drame s'est produit vers 1h00 dimanche, alors que le dernier concert de la "kermesse électronique" touchait à sa fin. Un homme s'est noyé dans le canal de Saint-Denis, à quelques mètres de l'entrée du festival, alors qu'il tentait de récupérer un ballon tombé à l'eau. Selon des témoins, l'homme serait "tombé à pic et ne serait jamais remonté". Plusieurs personnes ont tenté de lui venir en aide, en sautant dans le canal, dont un des organisateurs. Mais n'ont pas réussi à le retrouver compte tenu de l'obscurité et de la hauteur de la vase. C'est finalement un festivalier, apnéiste, qui va sortir du canal le noyé, pris en charge ensuite par les pompiers. Malgré un massage cardiaque d'une quarantaine de minutes, l'homme n'a pu être réanimé. 
Pour les organisateurs de ce festival gratuit, qui a rassemblé 500 personnes samedi, il est alors "inenvisageable de poursuivre ce festival", "l'esprit n'étant plus à la fête". Hier après-midi, les installations ont donc été démonté. 
 

Quels sont les risques à se baigner dans le canal ?


Ce n'est pas le premier drame de ce type dans les canaux franciliens. Il y a deux mois, deux hommes avaient déjà trouvé la mort dans le canal de l'Ourcq et le canal Saint-Martin. En juin, une autre noyade avait eu lieu dans le même périmètre. Des cours d'eau dans lesquels il n'est pas rare de voir des personnes se baigner. Sans qu'ils n'aient parfois conscience des dangers. Il y a un an, Voies navigables de France avait pourtant alerté sur les risques. "En cette période de fortes chaleurs, Voies navigables de France (VNF) tient à rappeler que la baignade est strictement interdite dans tous les canaux gérés par VNF, pour des raisons de sécurité et de salubrité. Les dangers et risques de noyade sont réels et souvent méconnus, notamment en raison de la navigation fluviale, des courants et de la manœuvre des ouvrages (barrages, écluses, etc.) pouvant générer des mouvements d'eau importants et créer des courants très forts."
Selon l'organisme, les risques de noyade sont bien réels, notamment en raison d'une mauvaise visibilité sous l'eau, limitée à quelques centimètres, qui rend le sauvetage d'un baigneur en immersion, difficile voire impossible. De même, le nageur pourra faire face à un courant important et avoir des difficultés à remonter sur la berge. Le risque d’hydrocution est également élevé à cause des variations importantes de température liées aux courants et aux changements de débit. Un risque de contamination par des bactéries ou maladies telles que la leptospirose (maladie véhiculée par les urines des rongeurs et pouvant être mortelle) reste toujours possible. Autre danger : les sauts depuis les ponts exposent les nageurs aux risques de chutes mortelles sur des blocs de béton, de pieux métalliques, de roches…, la profondeur des canaux et rivières restant limitée.
 

Renforcement du plan anti noyade

Plus globalement, depuis début juin, près de 550 noyades ont été recensées en France dont 125 mortelles. Soit un peu plus de trois morts par jour en moyenne selon l'agence sanitaire Santé publique France. Des chiffres alarmants. D'où l'annonce d'Édouard Philippe de renforcer le plan de lutte contre les noyades et leprogramme de formation à la nage dans les écoles. Le Premier ministre veut notamment mettre l'accent sur le dispositif "J'apprends à nager" qui permet aux enfants de 6 à 12 ans de suivre des stages de natation gratuits. La noyade reste la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les enfants.
 
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