Six enseignants de l'école élémentaire Louis-Pasteur de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) contestaient leur mutation contrainte par le rectorat au nom de "l'intérêt du service".
La juge des référés du tribunal administratif de Montreuil a estimé que les arguments opposés par les enseignants de l'école Louis-Pasteur n'étaient pas fondés, dans une décision ce mercredi.
L'intention du rectorat de l'académie de Créteil n'était pas de les "sanctionner" ni de "remettre en cause" leur engagement syndical, mais d'agir face à "la dégradation du climat" au sein de l'établissement, a-t-elle ainsi considérée.
Ces six professeurs, cinq femmes et un homme, avaient déposé un référé-liberté (procédure d'urgence) aux côtés des syndicats Sud Education 93 et SNUipp-FSU 93, ainsi que de parents d'élèves, pour contester leur mutation entrée en vigueur lundi.
"Intérêt supérieur de l'enfant" respecté
La juge a également estimé que "l'intérêt supérieur de l'enfant" était respecté car des professeurs remplaçants ont été affectés dans les classes concernées.
Les enseignants mutés avaient exprimé leurs craintes face à une rupture brutale avec les élèves, dont certains sont en grande difficulté ou porteurs d'un handicap.
Elle résulte d'une enquête administrative conduite de novembre 2021 à mars 2022 sur le fonctionnement de cet établissement classé REP+, accueillant environ 300 élèves.
Directrice qui dénonçait le "gauchisme à l'école"
L'arrivée d'une éphémère directrice en septembre dernier avait détérioré les rapports avec l'équipe, selon le récit des enseignants. Puis un article sur le "gauchisme à l'école", paru en janvier dans le magazine conservateur l'Incorrect, avait mis le feu aux poudres. La directrice, qui y témoignait anonymement, avait ensuite quitté l'établissement.
L'Éducation nationale reproche notamment aux enseignants une "posture d'opposition systématique", des tentatives d'imposer "un cadre d'autogestion" ou encore "une attitude manipulatrice".
Il s'agit d'"allégations" sans fondement ni preuve, selon les professeurs, qui sont dans "l'incompréhension" face à des dossiers "vides" de preuves.
Leur avocat Me Arié Alimi a indiqué que ses clients réfléchissaient à un éventuel appel de cette décision devant le Conseil d'État.