Replay. A l'occasion des municipales 2020, France 3 Paris Ile-de-France et France Bleu Paris organisent plusieurs débats locaux. Ce mercredi 26 février, focus sur les communes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et Mantes-la-Ville (Yvelines).
À moins de trois semaines du premier tour, France 3 Paris Île-de-France en partenariat avec France Bleu Paris organisent plusieurs débat à l'occasion des municipales. Pour ce premier événement qui avait lieu mercredi 26 février, deux villes ont été passées au crible :
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), troisième ville la plus peuplée de la région et Mantes-la-Ville (Yvelines), seule commune dirigée par le Rassemblement national en Île-de-France.
► Voir le replay du débat :
2 logements sur 5 potentiellement indignes à Saint-Denis
Quelle sont les préoccupations du quotidien à Saint-Denis dans ce bastion communiste aux portes de Paris. Une ville populaire en pleine mutation.D'abord le logement. Avec 40% de logements sociaux, 2 logements sur 5 potentiellement indignes, cette question fait figure de priorité dans cette commune de Seine-Saint-Denis.
"L'enjeu majeur c'est comment l'on s'attache à ce que les Dyonisiennes et les Dyonisiens puissent continuer à vivre au cœur de la métropole en maîtrisant les prix de l'immobilier mais aussi que tous ceux qui souhaitent venir s'y installer, parce que trop souvent, c'est devenu trop cher ailleurs, puissent le faire", affirme ainsi Laurent Russier, maire (PCF) sortant.
Selon son rival Génération.s/PS, Mathieu Hanotin, M. Russier vit "dans un monde de Bisounours" : "La propriété de Saint-Denis, c'est 23% de propriétaire occupant, soit deux fois moins que la moyenne départementale. Il faut construire, mais j'aimerai mettre une politique en place pour diversifier qui privilégie les propriétaires occupants sur la ville plutôt que de privilégier l'investissement locatif qui fait qu'à la fin, il nous manque cet équilibre".
Le candidat Alexandre Aïdara (LREM / Modem / UDI), propose lui de séparer foncier et bâti pour permettre les habitants à devenir propriétaire, sur le modèle de ce que la mairie de Paris tente de mettre en place. "Si l'on veut que les classes populaires de Saint-Denis aient un patrimoine, il faut leur permettre d'acquérir leur résidence. Mon idée n'est pas de sortir les Dyonisiens de Saint-Denis. Cette idée de séparer le foncier et le bâti, nous avons été les premiers à le proposer à Saint-Denis, permettrait à ces familles de rester à Saint-Denis et d'être propriétaire."
Houari Guermat, candidat (SE) à la mairie de Saint-Denis, veut lui l'accession sociale à la propriété et "un moratoire sur les constructions". "Pour les habitants des HLM, certains ont payé leur appartement deux, trois, quatre fois. Je trouve que c'est antisocial de les laisser continuer à payer leur logement social. On leur proposera d'acquérir leur logement", et de préciser : "avec un système de décote".
Bally Bagayoko, candidat (LFI), soutient aussi cette mesure. Mais il s'oppose à la démolition dans le cadre de la rénovation urbaine. "Au moment où il y a une crise des logements, démolir ces logements-là est complètement à contre-courant des réalités", explique-t-il. Il souhaite "une revalorisation importante de ces logements et permettre à ces populations de couche moyenne et populaire de pouvoir y rester".
Avec 119.000 habitants, Saint-Denis est la troisième commune de la région en nombre d'habitants.
•
©France 3 Paris Ile-de-France
Mantes-la-Ville, une belle endormie ?
Deux gros dossiers ont été abordés durant ce débat concernant cette commune des Yvelines : les finances locales et son cadre de vie.S'agissant de ce dernier thème, Eric Visintainer, candidat (DVD) à la mairie de Mantes-la-Ville avance que la commune est "une ville endormie".
"Nous avons eu je crois, cinq médecins qui sont partis à la retraite récemment. Toute une génération pratiquement. M. Nauth [maire (RN) sortant, ndlr] voulait faire une maison médicale, qui a échouée", regrette Annette Peulvast-Bergeal (SE soutenue par LREM). "L'offre médicale, c'est de combiner à la fois du public et du privé. Nous manquons de kinés, de médecins généralistes, il faut donc impérativement une maison médicale, dont le lieu a déjà été déterminé", poursuit-elle.
Amitis Messdaghi, candidate (EELV, PCF, PS, Génération.s), elle-même ostéopathe et installée dans la commune voisine, "il faut densifier l'offre médicale". "Pour cela, on a plusieurs leviers. Nous devons créer des postes de médecins salariés à temps partiel ou temps complet. Nous devons permettre aux médecins retraités qui le souhaitent d'effectuer des vacations au sein de Mantes-la-Ville. Nous devons stimuler l'offre libérale en multipliant les partenariats avec les établissements publics et privés". Et d'ajouter : "vendre le fait simple de créer une maison médicale ne fait pas venir les médecins".
Le maire (RN) sortant, Cyril Nauth, défend lui la création de la maison médicale et affirme avoir déjà pu attirer des professionnels de santé : "J'ai pu, grâce à la vente d'un local appartenant à la mairie, permettre à quatre kinésithérapeutes, de s'établir".
Eric Visintainer, candidat (DVD), lui, s'est dit "défavorable" au salariat des médecins. "Le problème des médecins, c'est la charge administrative. Je suis favorable à ce que tout ce qui est administratif soit pris en charge. Aussi bien la prise de rendez-vous, que l'aide administrative, par quelqu'un de la mairie".
Les candidats invités à ces deux débats :
Les candidats invités de ce débat pour Saint-Denis :Laurent Russier (PCF maire sortant)
Bally Bagayoko (PI)
Mathieu Hanotin (Génération.s/PS)
Alexandre Aïdara (LREM / Modem / UDI)
Houari Guermat (SE)
Ceux pour la commune de Mantes-la-Ville :
Annette Peulvast-Bergeal (SE soutenue par LREM)
Eric Visintainer (DVD)
Cyril Nauth (Maire sortant, RN)
Romain Carbonne (LFI)
Amitis Messdaghi, (EELV, PCF, PS, Génération.s)