A Saint-Denis, des femmes de la cité du Franc-Moisin manifestent à vélo pour le droit de pédaler en sécurité

Des habitantes de la cité du Franc-Moisin à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, ont manifesté à vélo ce vendredi pour réclamer le droit de se déplacer dans l'espace public en sécurité. Un rassemblement dans le cadre de la journée des droits des femmes du 8 mars.

"La rue doit aussi être à nous !" A Saint-Denis, des femmes de la cité du Franc-Moisin ont manifesté à vélo ce vendredi, casque sur la tête et gilet rose fluo sur le dos, pour réclamer le droit de se déplacer dans l'espace public en sécurité. Une vingtaine de femmes de ce quartier apprennent à pédaler depuis l'automne, grâce à l'action de plusieurs associations et du centre de santé local. Une manière d'"être plus autonome", de "retrouver confiance en soi" ou de "faire du sport" à faible coût.

Mais la pratique se heurte au manque d'aménagements de l'espace public. Dans ce grand ensemble HLM, il manque des "pistes cyclables, de l'éclairage public le soir, des garages à vélo sécurisés". Résultat, "pour les femmes qui veulent faire du vélo, c'est la double peine", explique Florent Bouchenoire, éducateur socio-sportif à l'Ufolep, la structure qui a mis en place les cours et coorganisait la manifestation de ce vendredi, dans le cadre de la journée des droits des femmes du 8 mars. "Qu'il pleuve, qu'il vente, je n'ai jamais manqué un cours", dit Zineb, assise sur son vélo jaune fluo. Cette femme au foyer de 48 ans a appris à pédaler cet hiver : "Je pensais que je n'y arriverais jamais. Je me suis surpassée."

"Faire du vélo, c'est retrouver un pouvoir"

Les deux heures de cours hebdomadaire sont devenues la respiration de Zineb : "Le vendredi matin, c'est à moi". Elle laisse derrière elle les questions de "budget, du quotidien" et dit à son mari, ses enfants : "Oubliez-moi". "Faire du vélo, c'est retrouver un pouvoir, une liberté de mouvement", poursuit Sonia, 69 ans, militante aux Dionysiennes, un collectif féministe de la ville. "A vélo, le rapport au monde est plus actif. On doit pédaler, on peut changer de chemin, on n'est pas tributaire des horaires de bus", ajoute cette femme qui se souvient que sa grand-mère a dû se battre pour "porter des jupes-culottes" et "pouvoir faire du vélo comme les hommes".L'Ufolep doit bientôt mettre en place des cours du même type à Bobigny, autre ville populaire de Seine-Saint-Denis. "Il faut que les plans vélos soient aussi adaptés aux quartiers populaires, pas qu'à une jeunesse dynamique", ajoute Gwenaëlle Ferré, médecin au centre de santé.
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