Les dix suspects ont été interpellés ce mardi après une enquête qui a duré 18 mois. Une quinzaine de jeunes filles, dont des mineures âgées de 9 à 17 ans, ont été identifiées comme victimes de ce système de "traite aggravée d'êtres humains".
C’est une « organisation criminelle clanique de traite aggravée d’êtres humains », selon une source policière, qui a été mise au jour en Seine-Saint-Denis à l’issue de 18 mois d’enquête. La brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne a procédé mardi à l’arrestation d’une dizaine de personnes dans le département. Les suspects, des majeurs franco-serbes, sont soupçonnés d’avoir forcé des jeunes filles à voler ou à se marier. Selon les premiers éléments de l’enquête, ces activités auraient également été perpétrées en Belgique, en Italie et en Espagne.
Le système était rodé. Quotidiennement, de 10h à 17h, une quinzaine de jeunes filles « travaillaient » pour un groupe d’adultes qui leur avait appris à voler à la tire ou en profitant de la crédulité de personnes âgées. Selon une source policière, parmi elles, « la moitié avait entre 9 et 17 ans ». Elles étaient également mariées de force avant leurs 20 ans en échange d’une dot estimée en fonction de leurs « capacités » à voler.
Au cours de l’opération qui s’est déroulée mardi et qui a mobilisé une centaine de policiers, neuf de ces jeunes filles ont été entendues. Elles sont considérées comme des victimes dans cette affaire. Les perquisitions ont également permis de retrouver des bijoux, de la maroquinerie ou des montres de luxe et de l’argent liquide. L’ensemble est estimé à une valeur de 100.000 euros. Des maisons et des voitures ont aussi été saisies.