Sevran : le parquet demande la mise en examen du policier de la BAC pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner"

Le parquet a requis ce vendredi la mise en examen du fonctionnaire de police, auteur du tir mortel sur un automobiliste à Sevran le 26 mars dernier pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

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À l'issue de 48 heures de garde à vue, le policier de la BAC, la Brigade anticriminalité, a été déféré ce vendredi devant le parquet de Bobigny. Ce dernier a demandé "la mise en examen du fonctionnaire de police pour "violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a annoncé Eric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, ainsi que son placement sous contrôle judicaire. La peine maximale encourue est de 20 ans d'emprisonnement a précisé le magistrat.

"Légitime défense"

Lors d’une conférence de presse qui s'est tenue ce vendredi, Eric Mathais est revenu sur la teneur des différentes auditions du fonctionnaire de police âgé de 32 ans lors de sa garde à vue.

Au cours d'une première audition, le policier a indiqué "s'être placé au niveau de la vitre conducteur, avoir levé son arme en criant 'police' et dit avoir tenté à plusieurs reprises d'ouvrir la portière qui était verrouillée", a indiqué le procureur. "Il voyait le conducteur enclencher une vitesse et accélérer fortement", a poursuivi Éric Mathais. "l était ensuite déséquilibré et entendait le coup de feu", a-t-il poursuivi.

Dans une deuxième audition, le brigadier a affirmé "s'être senti en état de légitime défense" et "avoir fait feu pour cette raison".  

Éric Mathais a également précisé que l'exploitation des caméras de surveillance de la ville d'Aulnay-sous-Bois montre l'extrême rapidité des faits.

Le brigadier, dont "les états de service ne mentionnent aucun antécédent disciplinaire", sera présenté à un juge d'instruction dans la soirée.

41 interpellations, 15 comparutions immédiates

Suite au décès du père de famille, âgé de 33 ans et habitant le quartier des Beaudottes, cinq nuits consécutives de violences se sont produites dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis. A Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France, villes populaires situées au nord-est de Paris, des véhicules et des poubelles ont été incendiés et des projectiles jetés sur les forces de l'ordre, sans faire de blessé.

Depuis le début des échauffourées, 41 interpellations pour des faits de violences et dégradations ont eu lieu, dont plusieurs concernant des mineurs, huit au total. Quinze personnes ont été déférées en vue d'une comparution immédiate. 

Un homicide volontaire selon la famille

La famille de la victime a, elle, déposé plainte avec constitution de partie civile pour "homicide volontaire".

"L'infraction criminelle d'homicide volontaire est caractérisée", peut-on lire dans cette plainte de la famille représentée par les avocats Arié Alimi, Philippe-Henry Honegger et Steeve Ruben. Appuyés d'une vidéo de la scène filmée par un témoin et transmise avec la plainte, ils estiment que le policier, formé à l'usage des armes à feu, "ne pouvait légitimement pas ignorer la létalité" de son tir. "Il disposait de la possibilité de viser le véhicule afin de le stopper" et "avait parfaitement conscience qu'un tir en direction du haut du corps entraîne la mort." 

Une marche blanche au départ d'Aulnay-sous-Bois est prévue demain samedi à 11 heures en mémoire de la victime.

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