Un bois sauvé de la destruction, face à la mobilisation et aux contraintes environnementales, la BNP abandonne un projet immobilier

Ce projet qui menaçait le bois Louis Lumière à Noisy-le-Grand ne verra finalement pas le jour. La BNP Paribas Immobilier se désengage. Si l’espace naturel semble préservé, associations et riverains restent vigilants. La mairie ne renonce pas à de futures constructions immobilières.

Un manque de concertation et peut-être aussi le risque d’une procédure longue et un déficit d’image important, BNP Paribas Immobilier qui projetait de construire un ensemble de logements à Noisy-le-Grand, jette finalement l’éponge.

« Aujourd'hui, les conditions n'étant pas réunies pour mener à bien le projet et en l’absence de consensus entre les différentes parties-prenantes, BNP Paribas Immobilier a décidé de se désengager du projet », explique le promoteur.

Ce projet ne va pas dans le sens de l'histoire. Et nous étions prêts à aller jusqu'au bout.

Jean Galvier, membre du collectif de sauvegarde du Bois Louis Lumière

Du côté des associations et des élus opposés à ce projet immobilier, c’est une petite victoire après des mois de mobilisation et une pétition qui a recueilli 4600 signatures. Jean Galvier, membre du collectif de sauvegarde du Bois Louis Lumière a l’impression d’avoir franchi une étape. S’attendait-il à un tel revirement ? « Aussi rapidement non. Mais par contre j’étais convaincu que cela ne se ferait pas dans le temps. Ce projet ne va pas dans le sens de l’histoire. Et nous étions prêts à aller jusqu’au bout de son histoire », assure-t-il.

Vincent Monnier, élu centriste au conseil municipal réagit : « On est extrêmement fier. C’était le pot de terre contre le pot de fer. C’était un combat difficile, que certains disaient perdu d’avance. Pourtant nous avons tenu et on a finalement réussi à le faire. » Il sait que ce ne sont pas les arguments écologiques qui ont fait reculer l’investisseur. 

Dans un communiqué, la mairie qui, avec la Métropole du Grand Paris et l’établissement public d’aménagement Epamarne, a porté le projet, dénonce l’attitude de la BNPPI et beaucoup de temps perdu : « Il semble qu’elle ne soit pas en mesure de réaliser un projet économique équilibré compatible avec l’étude environnementale (…) Le procédé est inacceptable, surtout après 5 ans d’attente. »

Un projet loin des exigences environnementales

C’est un point sur lequel les associations de défense de l’environnement seront sans doute d’accord. Jean Galvier était présent lors d’une rencontre avec la BNPPI en 2023. « Ils sont venus nous présenter cet écoquartier. Ils venaient voir un peu ce qu’on pensait. »

Il découvre alors que le projet est mal préparé. « Il ne respectait pas la réglementation en vigueur en matière d’environnement et d’aménagement du territoire. » Il ajoute : « Au travers de l’étude d’impact réalisée par la BNP que nous avons réussi à nous procurer, on a vu qu’il y avait beaucoup de failles dans les rapports des bureaux d’études. Il existait de nombreux points de contestation possible. »

Brigitte Marigny, maire LR de Noisy-le-Grand, l'assure : « On voulait tenir compte de l’avis de l’autorité environnementale. » Plusieurs préconisations avaient en effet été émises. L'élue ajoute « Ils étaient obligés de refaire le projet et ils n’avançaient pas. Le projet devait inclure la partie boisée. »  

Un autre projet à l'étude et des associations toujours vigilantes

Pour autant le projet n’est pas enterré, car il reste le bâtiment désaffecté. « On a besoin d’une opération globale pour financer la réhabilitation de l’ancienne école de cinéma », explique Brigitte Marsigny. Depuis 12 ans les locaux sont vides et sérieusement dégradés. Elle l’assure, les futurs aménagements seront réduits et sans emprise sur le bois. « Je ne suis pas écocide ! », répète-t-elle. La mairie compte bien avec la Métropole de Grand Paris l'Epamarne relancer ce dossier.

Sur cette réhabilitation Vincent Monnier souhaite renouer le dialogue avec la mairie et a déjà quelques propositions : « On envisage une reconversion de ce bâtiment pour du développement économique ou un équipement public », affirme-t-il.

Les défenseurs de l’environnement, eux, veulent aller plus loin. « Pour nous l’enjeu est de classer le bois comme zone non constructible », explique Jean Galvier. Ils attendent les préconisations de l’enquête sur la révision du SDRIF-E (Schéma directeur environnemental). Elles seront connues d’ici quelques jours. Ils comptent également sur la révision du PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) qui doit être examiné au mois de juin.

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