Avec les vacances scolaires, le nombre de chauffeurs clandestins qui accostent les voyageurs dans les aéroports d'Île-de-France pour une course vers Paris augmente. Un racolage interdit contre lequel lutte la "police des taxis", autrement dit "les Boers".
Pour des milliers de touristes venus du monde entier, l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est la porte d’entrée vers Paris. Encore faut-il rejoindre la capitale, un trajet qui, pour nombre d’entre eux, s’effectuera en taxi. Peu au fait des règles françaises, certains embarquent dans les véhicules de chauffeurs clandestins.
L’activité est encore plus répandue en période estivale et ce malgré l’intensification des contrôles menés par les Boers. La brigade de police spécialisée, créée en 1938, a ainsi dressé 133 contraventions la semaine passée. « Sur les 19 délits qui ont été relevés […], 17 concernaient des particuliers qui se livraient illégalement à du transport public particulier de personnes », note le commissaire Léon Grappe, de la Division Régionale de la Sécurité Routière.
Jusqu'à 800 € la course
Leurs clients paient leur course au prix fort, alors que des forfaits de 50 ou 55 € sont en vigueur entre l’aéroport et la capitale. « Pour descendre sur Paris, un taxi clandestin prend 100-150 euros, expose le major Bernard Baulard, responsable des Boers à Roissy-Paris-Orly. C’est à peu près le tarif qui est appliqué régulièrement. Maintenant, s’il voit que la personne ne comprend pas du tout le Français et qu’il voit que c’est le bon client, ça peut aller à des sommes pharaoniques de 700-800 euros pour descendre sur la capitale. »
Quatre-vingt personnes travaillent donc pour surprendre les chauffeurs en flagrant délit. En civil, les agents arpentent les terminaux et parking. Carte professionnelle, visite médicale, permis de conduire, déclaration à l’embauche… La liste des attestations réglementaires que doivent présenter les professionnels habilités est longue, tout comme les règles à respecter. « Je ne viens ici que si j’ai ma réservation, affirme Maxence, chauffeur de VTC. Je ne vais pas racoler les gens, les embêter dans l’aérogare. Ça donne une très mauvaise image. »
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Les affichages dans les halls d’arrivée, traduits en plusieurs langues, se chargent donc de rappeler les règles pour pouvoir sereinement se rendre dans la capitale. Pour un taxi, se rendre à une borne, vérifier la présence obligatoire de l’enseigne lumineuse et de la plaque de licence à l’extérieur du véhicule. « Le signe distinctif des VTC, rappelle Bernard Baulard, et qui est apparent de l’extérieur, c’est la vignette de couleur rouge. Deuxième chose qui est obligatoire à accrocher, c’est la carte professionnelle du conducteur. »
S’ils sont pris, les taxis clandestins encourent une amende pouvant aller jusqu’à 15.000 euros et un an d’emprisonnement. Les clients eux, repartiront avec une première impression dégradée de leur séjour dans la capitale.