Diana Champion, à Versailles dans les Yvelines et maman d'une petite fille dyspraxique, a créé la box ludique et éducative, Ludysco, livrée à domicile, pour les enfants porteurs de troubles "dys" et TDA/H âgés de 3 à 12 ans.

D’après, la Fédération Française des Dys, en France, 6 à 8 % des enfants présentent des troubles "dys" (pour dyslexie, la dyspraxie et dysphasie, dyscalculie, dysorthographie, etc...)

Ces troubles sont des troubles spécifiques durables qui concernent les dysfonctionnements, plus ou moins sévères, des fonctions cognitives du cerveau relatives au langage, à l'écriture, au calcul, aux gestes et à l'attention. Les personnes qui en souffrent n'ont pas de déficience intellectuelle globale.

Diana Champion est directement concernée, maman d’une petite fille de 5 ans dyspraxique. Dès l’instant où le diagnostic a été posé, un véritable parcours du combattant a commencé pour les parents. Pour le couple, c’est leur premier enfant. Diana, s’est aperçue que leur petite fille avait du retard, mais c’est à l’école que les doutes se sont confirmés.

"Notre fille a marché à l’âge de deux ans, et dès la première année de petite section de maternelle, la maîtresse a souhaité nous rencontrer car elle avait décelé des problèmes de motricités comme des difficultés avec les escaliers, mais aussi lors des activités quand il faut faire de la peinture, du découpage ou du collage. Elle nous a proposé de prendre un rendez-vous avec une psychomotricienne", raconte Diana.

Durant un an, sa petite fille est suivie, mais au bout de ce délai, la professionnelle de santé annonce qu'aucune amélioration ne semble apparaître et qu’il pourrait y avoir une dyspraxie.

En moyenne section de maternelle, la nouvelle maîtresse alerte à nouveau et pose le même diagnostic. De là, de nombreux bilans découleront avec différents professionnels de santé comme des ergothérapeutes, orthoptistes, orthophonistes, et des neuropsychologues.

Difficile d'obtenir un rendez-vous

Mais pour avoir un rendez-vous pour ces différents professionnels de santé, les temps sont très longs regrette Diana. "J'ai fait des pieds et des mains pour faire les bilans, mais il y a en moyenne entre un ou deux ans d'attente", alerte la jeune maman de 36 ans. Diana se considère comme chanceuse, car sa fille a été prise en charge immédiatement.

Le diagnostic sera posé au bout d'un an et demi. Suite à ça, un dossier MDPH a été déposé pour reconnaître sa dyspraxie comme un handicap et obtenir un accompagnement spécifique et aussi des aides financières.

Ce dossier est long et fastidieux à constituer et un accompagnement est très utile, prévient Diana, pourtant était à l’aise financièrement : "Il faut compter minimum un an avant d’avoir des aides, et c'est très vite onéreux tous ces rendez-vous."

Cadre, comme son mari, il a fallu en plus trouver du temps, car c’était très compliqué à concilier les quatre rendez-vous par semaine.

Diana Champion, ingénieure industrielle, décide de démissionner d'un travail très bien rémunéré et prestigieux au sein du groupe Prada pour se consacrer exclusivement à sa fille et tenter de faire connaître la dyspraxie, un trouble des apprentissages qui perturbe le quotidien et la scolarité de l'enfant. Elle décide de comprendre ce trouble et de venir en aide aux autres enfants, parents, mais aussi aux associations et enseignants, en proposant à tous les professionnels de santé qui accompagnent sa fille de créer des box réfléchies en commun. C'est ainsi qu'est né Ludysco.

Une box conçue par une équipe pluridisciplinaire

Tout est important expliquent les professionnels de santé qui participent à ce projet, comme cette orthoptiste qui accompagne ces enfants atteints de ces troubles. "La rééducation orthoptique vise à améliorer les difficultés mises en évidence tout au long du bilan et permettra une fixation visuelle la plus stable possible. Mais aussi, le travail de la motricité conjuguée est important afin que l’enfant oriente et contrôle son regard le plus précisément possible", explique-t-elle. Tous ces exercices visant à améliorer les capacités d’analyse perceptive, comme l’orientation, la recherche de mot dans un texte, le repérage d’un dessin par rapport à un fond simple ou complexe aussi.

L'enfant dyspraxique est maladroit et apprend difficilement les gestes nouveaux décrit Diana Champion. En général, il se désintéresse des jeux de construction et du dessin. Il préfère les jeux d’imagination qu’il invente avec ses amis, et son esprit est vif dans ce domaine. Son langage oral est riche, il aime raconter des récits bien construits, et sa mémoire est bonne.

Psychomotriciens, ergothérapeutes, orthoptistes, orthophonistes…Tous ces professionnels ont contribué à la création de ces box d’activités à faire à la maison pour pouvoir proposer aux enfants un outil simple et complémentaire aux séances et aux soins engagés. Et, pour certains, cela peut être une alternative dans l’attente d’un rendez-vous. En effet, la régularité entre les séances est aussi importante que les séances elles-mêmes confirme Diana Champion.

"C’est vraiment de co-création d'activités. Tous les professionnels étaient de Versailles au départ. Aujourd'hui, l'initiative a tenté d'autres. 21 personnes collaborent à l'élaboration de ces box Ludysco", se réjouit Diana.

La mission de Ludysco est de redonner confiance aux enfants qui parfois peuvent se sentir à l'écart à l'école, car ils ont besoin de plus de temps ou d'aide pour accomplir des activités.

Il y a dans la box un magazine, dans lequel l’équipe met beaucoup d'énergie avec des histoires ou des personnages sont souvent confrontés à des situations difficiles. Diana s’est inspirée aussi d’histoires vécues par sa petite fille. "Les histoires racontent le quotidien d’un enfant "dys", comme celle d’une petite fille qui s'entend dire par un camarade de sa classe, qu’elle est nulle parce qu’elle a des difficultés à recopier une ligne d'écriture et qu’on retrouve sur une autre activité, où il faut inventer une poésie, et cette fois-ci, c’est elle qui viendra en aide au petit camarade qui s’est moqué d’elle", explique Diana. Le but, à travers ces histoires, est de faire comprendre les choses autrement.

Redonner de la confiance à l’enfant

"Il y a de nombreuses personnes célèbres qui sont "dys", le plus fameux est Albert Einstein. Il avait du mal à écrire, lire ou encore compter pour finalement ne pas trop mal s'en sortir dans la vie. Il y a aussi Steven Spielberg, de grands chirurgiens, des sportifs. Tout ça pour dire, qu’on peut tout devenir même en étant 'dys'", rappelle Diana Champion.

Dans les box, le programme est personnalisable en fonction de la situation de l’enfant. Si le trouble est au niveau de la lecture, la box sera faite dans cet esprit, idem si cela concerne l’expression écrite ou encore les mathématiques. Ces boxes sont aussi conçues pour les enfants atteints de trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité.

Selon la Haute Autorité de Santé, 3.5 à 5.6 % des enfants scolarisés souffriraient de TDAH,des troubles déficits de l'attention avec ou sans hyperactivité, en France. L'âge moyen du diagnostic par un spécialiste se situe à 9-10 ans [avec, selon les enfants : un trouble de l'attention (environ 47%) une hyperactivité/impulsivité (environ 36%) et associant les 3 (environ 17 %)].

"Ces box peuvent convenir à tous les enfants. J’ai été contacté par des parents qui voulaient stimuler leur enfant qui n’avaient aucun trouble, et j’ai pu aussi constater que ces activités étaient utilisées par les maîtresses dans l’école de ma fille pour l’ensemble de la classe. Du coup, cela devient inclusif et c’est formidable", poursuit Diana qui prend aussi le temps de former les enseignants à ses activités.

Réaliser une box lui coûte entre 25 et 30 €, elle espère avoir des répercussions dans quelques années car pour le moment elle investit toutes ses recettes dans son travail. "J'ai des amis qui ont créé des journaux et qui m'aident à la réalisation de toutes ces box, heureusement", reconnaît Diana.

La box mensuelle propose 3 cycles d’apprentissage (3-5 ans, 6-8 ans et 9-12 ans) et des activités différentes en fonction des compétences à développer pour les aider à progresser et à gagner en autonomie.

L’abonnement s’élève 29 €/mois, avec un abonnement résiliable à tout moment.

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