Nanterre, Tolbiac, Saint-Denis, Clignancourt, La Sorbonne, Censier et même Sciences Po depuis hier soir...les unes après les autres, les facs de la région sont touchées par des mouvements de blocage. On fait le point.
Accusée d'instaurer la sélection à l'entrée de l'université, la loi ORE (orientation et réussite des étudiants) a déclenché un mouvement de contestation qui résonne particulièrement alors que l'on s'apprête à commémorer les 50 ans de mai 1968.
"Un capharnaüm" à Tolbiac
Depuis le 26 mars, Tolbiac, qui fait partie de la Sorbonne-Paris-1, est occupé par des étudiants et est devenu l'un des lieux emblématiques de la mobilisation contre la loi ORE. Hier sur Cnews, le président de la fac Georges Haddad demandait que le centre soit évacué par les forces de l'ordre."J'ai du mal à le décrire (le site) tellement je suis consterné par l'état du centre, un vrai capharnaüm. La violence, la drogue, le sexe même. On me l'a dit et je crois que c'est vrai, il se passe des choses qui sont indignes."
Georges Haddad : " Il se passe des choses qui sont indignes d'une université " pic.twitter.com/kkZ8XShsvM
— CNEWS (@CNEWS) 17 avril 2018
"Balaudé, démission !" à Nanterre
Huit jours après la demande d'intervention des forces de l'ordre sur le campus de Nanterre par le président de l'université, Jean-François Balaudé, une assemblée générale a rassemblé 1600 étudiants hier. Depuis le début du mouvement, le nombre d'étudiants présents aux assemblées générales ne cesse d'augmenter. Ils ont voté à une large majorité la poursuite du blocage et appelé à la démission du président."Macron, ton école est bloquée" à Sciences Po
Fait plus surprenant, c'est à Sciences Po que le mouvement s'est étendu dès hier soir. Une centaine d'étudiants a voté en assemblée générale le blocage d'une partie de l'établissement. L'accès au bâtiment principal a été fermé dans la matinée par mesure de sécurité par la direction et les cours prévus aujourd'hui ont été reportés. Sur les banderoles, on pouvait lire des slogans anti-Macron.Depuis cette nuit @##SciencesPo est occupée par une centaine d'étudiants cc @France3Paris
— Isabelle Audin (@IsabelleAudin) 18 avril 2018
Verbatim : "Nous occupons Sciences Po parce que Macron en est sorti et que nous ne voulons pas finir comme lui. " pic.twitter.com/WqWVKfXdbV
Raillés sur Twitter, les étudiants ayant voté le blocage expliquent "avoir joué le jeu de la sélection pour intégrer Sciences Po", mais "se mobiliser contre un projet global de société qui imposerait la sélection à l'entrée de toutes les universités et qui discriminerait les étudiants qui viennent des classes populaires".
Quelqu'un pour expliquer aux illettrés de #SciencesPo qu'il n'est pas nécessaire de bloquer l'école pour ne pas devenir Président de la République ? https://t.co/Na7ZL2l2l1
— Raphaël Enthoven (@Enthoven_R) 18 avril 2018
Retrouvez la carte des universités bloquées et des violences depuis le début du mouvement.