Les neufs activistes de Greenpeace qui ont repeint partiellement un avion d'Air France à l'aéroport de Roissy ont passé 48 heures en garde à vue. Ils seront jugés par un tribunal correctionnel en juin prochain.
Les neuf militants seront jugés le 18 juin prochain, a indiqué l'ONG. Ils sont poursuivis pour dégradations en réunion, trouble au fonctionnement d'installation aéroportuaire et, pour huit d'entre eux, pour refus de prélèvement ADN, a précisé le parquet de Bobigny.
"Nos activistes n'ont et n'auront de cesse d'alerter sur l'urgence climatique face à un gouvernement sourd à cette menace et qui continue de caresser les lobbys industriels dans le sens du poil. Aujourd'hui, ce sont celles et ceux qui défendent nos intérêts, ceux de la planète, des générations futures qui risquent des poursuites judiciaires tandis que ceux qui menacent le climat ne sont pas inquiétés", a réagi Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France.
Vendredi matin, des membres de l'ONG avaient repeint partiellement en vert un avion Air France pour dénoncer le "greenwashing" du gouvernement sur les enjeux environnementaux autour du trafic aérien.
La compagnie aérienne et le gestionnaire des aéroports parisiens, le groupe ADP, avaient annoncé qu'ils portaient plainte. Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait lui aussi évoqué des "poursuites pénales".
"Vous vouliez un avion vert, on s'en occupe"
Vers 9h, neuf militants de l'ONG avaient escaladé le grillage qui encercle l'aéroport avant de se déployer autour d'un Boeing 777 stationné au sol sans passager à bord, sous les yeux d'une journaliste de l'AFP.
À l'aide d'un rouleau monté sur une immense perche, ils avaient repeint en vert pendant une dizaine de minutes une partie de l'appareil. Debout sur une aile, plusieurs militants avaient déployés des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "y a-t-il un pilote pour sauver le climat ?" ou "la solution: moins d'avions".
"Voilà M. Djebbari. Vous vouliez un avion vert, on s'en occupe. Comme ça on ne perd pas de temps, on arrête la mascarade et on passe enfin aux vraies solutions", avait déclaré un militant de Greenpeace dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Les neuf avaient ensuite été interpellés par la gendarmerie des transports aériens (GTA).