La ligne du bus 30-36 qui desservait la gare de Montsoult-Maffiers (Val-d'Oise) depuis l'Isle-Adam a été modifiée et remplacée par une autre, divisant par quatre la desserte du matin et avec un trajet totalement différent. Les usagers de la ligne sont désemparés et dénoncent la modification de leur ligne.
"Rendez-nous le bus ! Pas de bus pas de travail !", scandent une dizaine de manifestants à l'Isle-Adam (Val-d'Oise) ce dimanche matin. Ces habitants de l'Isle-Adam et des communes voisines protestent contre la disparition de leur ligne de bus, la 30-36 qui reliait L'Isle-Adam à la gare de Montsoult-Maffliers (Val-d'Oise), principal nœud de communication du territoire et de la ligne H du transilien.
Depuis le 8 avril dernier, elle a été remplacée par une autre ligne, la 13-16 dont le tracé ne convient pas aux usagers. "Le premier problème c'est que maintenant elle s'arrête à la gare de Presles or il y a des trains toutes les 40 minutes, contrairement à Montsoult-Maffliers où ils sont plus fréquents, toutes les 15 minutes", explique un des protestataires du collectif 30-36 à des passants. En plus d'un tracé jugé moins pertinent, la fréquence des bus a aussi diminué.
"Oh cela ne va pas être pratique pour aller à Paris...", juge une octogénaire. Elle accepte de signer la pétition organisée par le collectif. Une version en ligne a déjà récolté près de 500 signatures. "Nous réclamons le maintien du trajet direct de l'Isle-Adam à Montsoult, via Nerville-la-Forêt et Maffliers", peut-on lire sur la page.
Une aberration pour les habitués
Les conséquences pour les habitués de la ligne ont été immédiates. "Je prenais le bus chaque matin, chaque soir pour prendre le train et travailler à Saint-Denis maintenant c'est la galère ! On n’a pas été prévenus", s'indigne une résidante de Nerville-la-Forêt. La famille se débrouille depuis quelques jours, non sans difficulté. "J'ai pris un vélo, fait du covoiturage... mais je suis surtout inquiète pour ma fille de 13 ans".
Privée de bus, la jeune fille risque de ne pas pouvoir aller au collège de son choix l'année prochaine. Elle acquiesce : "le bus était indispensable, cela remet en cause mon avenir car ma 3e prépa métier, qui me permettrait de choisir mes études, se trouve dans un établissement à Montsoult". Sa mère ajoute : "je ne vais pas la laisser prendre un vélo le soir, rouler sur 5 km de route de campagne, on est désarmés".
Des études compromises mais aussi une vie professionnelle et personnelle. "Je rentrais à 18h30 maintenant je rentre à 19h20, c'est une perte de temps énorme.", déplore Nadia Prochenko, infirmière pour le département de la Seine-Saint-Denis. La jeune femme a du mal à trouver des solutions pour aller chercher sa fille à la garderie le soir. "Quand je prends le bus, la garderie ferme, je demande à mon mari mais il travaille aussi.", explique l'infirmière. "Un quart d'heure d'attente cela semble peu mais sur une semaine, cela augmente la charge de fatigue.", soutient la jeune maman.
"La fréquence, les horaires, tout est moins bien !", peste Sébastien Baudinot. L'habitant de Nerville imagine même la future disparition de la ligne. "Plus personne ne va la prendre car cette nouvelle ligne ne sert à rien, elle ne sera plus rentable donc elle sera supprimée".
Les élus en soutien aux usagers
La ligne de bus 30-36 était la seule ligne de bus qui dessert les communes de Montsoult, Maffliers, Nerville-la-Forêt et l'Isle-Adam. Elle permettait une correspondance avec la ligne H à Montsoult avec 4 départs en matinée et 4 en fin d'après-midi, du lundi au vendredi. "On souhaite que cette ligne, qui existe depuis vingt ans, soit rétablie ! Elle permet aux habitants d'avoir accès à une gare bien desservie, de pouvoir se rendre au travail et de rentrer le soir.", explique Sébastien Poniatowski, maire (LR) de l'Isle-Adam et président de la Communauté de communes de la Vallée de l’Oise et des Trois Forêts.
La problématique de la Grande Couronne c'est la mobilité du quotidien !
Carine PèlegrinConseillère Régionale de la région Île-de-France
"Avec l'urgence écologique, il faut développer les transports en commun, et ce bus était essentiel dans la vie de tous les jours. Or maintenant, on prive les usagers de leur mobilité et on a mis les usagers devant le fait accompli.", assure de son côté Carine Pelegrin, conseillère régionale pour le pôle écologiste et conseillère municipale de l'Isle-Adam.
Les élus des communes affectées pointent également une communication "au compte-goutte" de la part d’Île-de-France Mobilités et l'opérateur Keolis. Ni les usagers, ni les élus n'auraient été concertés. "L'information est insuffisante et pour des raisons qu'on n’explique pas.", renchérit Sébastien Poniatowski qui affirme avoir "échangé avec Île-de-France mobilités" depuis le début du mois.
Contactée, Île-de-France Mobilités n'avait pas encore répondu à notre sollicitation au moment de la publication de cet article.