Deux hommes ont été condamnés mercredi à des peines de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Pontoise pour des heurts avec des policiers lors du contrôle d'une femme portant le voile intégral, en juin 2013 à Argenteuil (Val-d'Oise).
Une peine de cinq mois avec sursis a été prononcée contre le plus jeune des deux prévenus, âgé de 24 ans, jugé pour "menaces de mort" et "violences" contre des policiers, mais au casier judiciaire vierge jusqu'ici.
Son co-prévenu, un père de famille de 37 ans jugé pour un simple fait de "rébellion" mais déjà condamné à plusieurs reprises, notamment pour conduite en état d'ivresse, a écopé d'une peine de quatre mois avec sursis.
Ces condamnations sont proches des réquisitions du parquet, qui avait réclamé quatre et six mois de prison avec sursis contre les deux mis en cause.
"Ces condamnations sont une satisfaction. La justice a rappelé que les policiers avaient fait leur travail", s'est félicité Ludovic Collignon, secrétaire départemental du syndicat de policiers Alliance.
Le 11 juin 2013, les fonctionnaires avaient été pris à partie dans une rue du centre d'Argenteuil, alors qu'ils souhaitaient contrôler une femme de 25 ans portant le voile intégral.
Selon les policiers, le contrôle avait dégénéré après l'intervention d'un passant.
Jusqu'à 80 personnes s'étaient alors massées autour des agents, qui avaient essuyé des insultes et des coups. Pour ramener le calme, les policiers avaient utilisé des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes. Une quarantaine de policiers avaient été mobilisés, et plusieurs d'entre eux avaient été blessés.
Ces incidents étaient survenus dans un contexte de tension à Argenteuil, trois semaines après l'agression dans la rue, d'une jeune femme portant le voile. Deux jours plus tard, une autre jeune femme voilée avait porté plainte, expliquant avoir été agressée par deux personnes alors qu'elle se promenait en ville.
Une loi entrée en vigueur en 2010 interdit de dissimuler son visage dans l'espace public. La violation de cette interdiction est punie d'une amende maximum de 150 euros. Dans un arrêt rendu mardi 1er juillet, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a validé cette loi.