Plus de 200 manifestants ont rendu hommage mercredi à un jeune homme décédé à moto en juin dernier à Sarcelles, après avoir été pris en chasse par des policiers. Une marche blanche organisée en présence d’Assa Traoré, figure de la lutte contre les violences policières.
Une marche blanche a été organisée mercredi après-midi à Sarcelles (Val-d’Oise), pour demander "justice pour Monzomba". Le cortège, qui a rassemblé plus de 200 personnes, dont les parents et la famille de la victime, est parti de de la gare de RER Garges-Sarcelles - à proximité du lieu où est mort le jeune homme - jusqu'à la mairie de Sarcelles.
"Pas de justice, pas de paix" ou encore "police partout, justice nulle part", ont scandé les manifestants.
Selon le récit d'une source policière à l’AFP, les faits se sont déroulés dans la nuit du 3 au 4 juin, peu avant 5h du matin, lorsque des policiers de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ont pris en chasse le jeune homme qui venait de griller un feu rouge. Le motard aurait chuté de sa moto et percuté "seul" une glissière de sécurité, toujours d’après cette même source policière.
La victime, âgée de 28 ans, est morte des suites de ses blessures. Sa famille souhaite depuis avoir accès aux images de vidéosurveillance de la ville. "A partir du moment où on a les vidéos, la justice peut être faite. On fait la marche pour avoir des réponses, pour qu'on puisse faire notre deuil", a expliqué à l'AFP Chris, un coach sportif de 37 ans et ami de la famille.
"J'ai perdu mon fils, aucun jugement ne pourra me le rendre"
Suite à une intervention d'Assa Traoré, figure de la lutte contre les violences policières et proche de la famille, le père de la victime a remercié les manifestants pour leur soutien. "C'est ce qui me donne de la force", a-t-il déclaré. Et d’ajouter : "J'ai perdu mon fils, aucun jugement ne pourra me le rendre".
"C'était comme mon grand frère, il nous a toujours accompagnés dans nos projets. Il y a un manque dans notre quartier, on n'a plus personne à qui se confier à part nos parents", a expliqué à l'AFP Mohamed-Naïm, un habitant âgé de 15 ans. Les proches du jeune homme l'ont décrit comme "calme", "respectueux", investi "dans la religion", avec "un bon coeur".
Une enquête a été ouverte par le parquet de Pontoise. L’affaire a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), qui n'a toujours pas entendu les policiers selon une source proche de l'enquête.