Le débat public autour du très controversé "projet Europa City", projet de mégacomplexe ultramoderne et pharaonique prévu pour 2024, mêlant commerce et loisirs au nord de Paris se termine ce mercredi 13 juillet. La région Ile-de-France se dit favorable au projet sous de nombreuses réserves.
Le temps de l'enquête publique autour du "projet Europa City" se referme après quatre mois d'un débat public animé sur un projet qui est loin de faire l'unanimité.
Europa City, c'est le nom d'un projet gigantesque porté par Auchan, et l'une de ses filiales baptisée Immochan. Il s'agit d'un complexe qui mélangera des commerces et des espaces de loisirs, le tout sur une zone pour l'instant agricole de 80 hectares, dans le triangle dit "de Gonesse", entre les aéroports de Roissy et du Bourget. Le projet concerne donc à la fois le Val d'Oise et la Seine-Saint-Denis.
Un concept encore inédit en France de commerces et loisirs
Dans sa présentation du projet, le promoteur indique qu''Europa City est un investissement privé de 3,1 milliards d’euros. Il indique qu' proposera, dès 2024, un nouveau quartier de loisirs entre Paris et l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle. Situé sur le Triangle de Gonesse, au sein de cette opération publique d’aménagement portée par l’Etablissement Public d’Aménagement de la Plaine de France, il associera loisirs, culture, commerces, hôtels et restaurants à destination de tous les publics franciliens, touristes nationaux et internationaux."L'ambition économique du projet est donc immense, presque démesurée pensent même beaucoup de ses opposants. Ce mercredi 13 juillet, dernier jour d'enquête publique, la région Ile-de-France, par la voix de sa présidente Valérie Pécresse, a choisi son camp, La Région s'est prononcée pour
EuropaCity, mais en formulant de nombreuses réserves, notamment environnementales.
La Région Ile-de-France a rendu public un long texte argumentaire, dans lequel elle explique soutenir le développement du territoire du Grand Roissy-Le Bourget et se dit "favorable aux investissements qui contribuent à son développement et à la création de richesses et d'emplois nets, dynamique dans laquelle s'inscrit le projet EuropaCity", qui devrait voir le jour en 2024 dans le triangle de Gonesse (Val-d'Oise).
Selon elle, "l'objectif de 30 millions de visiteurs attendus chaque année, dont 5,9 millions de touristes, peut sembler ambitieux au regard des actuelles entrées de structures comparables mais il permettra de conforter la Région Ile-de-France parmi les premières destinations touristiques au monde".
Evaluer la soutenabilitié du projet en matière d'environnement
Mais elle précise que "la présence d'infrastructures qui pourraient être perçues comme somptuaires devra être évaluée avec soin, ainsi que leur caractère soutenable en matière d'environnement". Une surface commerciale de 500 boutiques, un parc aquatique, une "ferme urbaine", des salles de spectacle, des hôtels, des restaurants et même une piste de ski sont en effet prévus dans ce complexe de 80 hectares du groupe Auchan.La Région demande "la démonstration du caractère vertueux des modalités de production énergétique et de la dimension environnementale et écologique du projet". Elle exige aussi le déplacement du site, afin que la future gare du réseau Grand Paris Express prévue sur le territoire, "ne soit pas uniquement dédiée au projet EuropaCity".
En matière d'emploi, elle estime qu'EuropaCity pourra être un "levier" pour le territoire, mais exige dans les chantiers "une représentation de la population locale dans les emplois créés à hauteur de 30% minimum". Et elle s'inquiète des "risques de cannibalisation de l'offre d'autres surfaces commerciales dans les communes avoisinantes".
Nombreux doutes sur le gain réel d'emplois directs créés
Les opposants au projet doutent de la réalité des 11.800 emplois directs promis, et dénoncent l'urbanisation d'une zone agricole inhabitable située entre les aéroports du Bourget et de Roissy.Le projet fait débat au sein de la majorité régionale, où le conseiller LR Bruno Beschizza, maire d'Aulnay-sous-bois, s'oppose au projet, comme d'autres élus de Seine-Saint-Denis, à l'inverse des élus du Val-d'Oise, qui y sont favorables.
M.Beschizza a présenté une étude sur l'impact sur l'emploi local plus pessimiste que celle produite par le maître d'ouvrage. Et un troisième expert finalement consulté ces dernières semaines sur les conséquences sur l'emploi local a, lui, estimé l'emploi net créé compris entre 7.400 et 8.100 emplois.