Selon l'avocat de la famille Traoré, les analyses toxicologiques "démontrent" qu'Adama Traoré n'avait pas consommé de stupéfiants ni d'alcool avant l'interpellation au cours de laquelle il a trouvé la mort en juillet dans le Val-d'Oise.
"Les analyses toxicologiques démontrent une absence de médicaments et de stupéfiants, et également une absence d'alcool", a déclaré à l'AFP Yassine Bouzrou, qui représente la mère et quatre des frères et soeurs d'Adama Traoré. Contacté, le procureur de Pontoise Yves Jannier n'avait pas connaissance de ces résultats. L'enquête est dirigée depuis le 20 juillet - le lendemain du décès - par une juge d'instruction.#Les causes du décès toujours indéterminées
Après deux autopsies, les causes du décès restent indéterminées. D'autres résultats d'analyses sont attendus.Fin juillet, M. Jannier avait indiqué qu'un examen des tissus du coeur d'Adama Traoré avait mis "en évidence un ensemble de lésions compatibles avec une cardo-myopathie hypertrophique".
Lors de son arrestation, le jeune homme avait été maintenu au sol sous "le poids des corps" de trois gendarmes, selon une source proche de l'enquête citant les déclarations de l'un des militaires. Cette technique destinée à le maîtriser pourrait, d'après Me Bouzrou, être à l'origine du "syndrome asphyxique" constaté lors des autopsies.
#Deux plaintes et des poursuites disiciplinaires
Les analyses tocxicologiques ne relèvent aucune trace de stupéfiant ni d'alcool dans le sang d'Adama Traoré contrairement à ce qui aurait été avancé par le médecin légiste. Selon Me Bouzrou, dans un rapport rédigé deux heures après le décès du jeune homme, ce médecin avait évoqué des informations des services de secours faisant état d'une "toxicomanie" et d'un "éthylisme chronique".Au vu ces résultats, Me Bouzrou déclare vouloir intenter des "poursuites disciplinaires" à l'encontre de ce médecin de l'unité médico-judiciaire (UMJ) de l'hôpital de Gonesse. "Je pense que c'est une pure invention de l'UMJ" de nature à donner "une image faussée d'Adama Traoré" et de son état de santé, a poursuivi l'avocat.
Au nom de la famille, Yassine Bouzrou devait par ailleurs déposer deux plaintes dénonçant l'attitude des forces de l'ordre pendant et après l'arrestation.