Un adolescent a été poignardé dans une rue à Sarcelles dans le Val-d'Oise, mardi après-midi. Quatre individus auraient pris la fuite après l'agression.
Un adolescent de 17 ans est mort à Sarcelles mardi après-midi. Ses proches indiquent que l'adolescent est mort "d'un coup de couteau en plein coeur". Une information qu'ils ont donnée, alors qu'ils recevaient ce mercredi les condoléances de la Ville.
L'agression par arme blanche s'est produite mardi 12 novembre, peu avant 17 heures. Selon les premiers éléments de l'enquête, il a été pris à partie par un groupe de voyageurs descendant d'un bus, avant d'être agressé par l'un d'eux qui l'a mortellement poignardé. L'adolescent a été déclaré mort à 17h35, selon une source policière, qui n'a pas pour l'instant donné plus de détails.
Un important dispositif des forces de l'ordre avait été mis en place, pour neutraliser la zone de crime. L'enquête suit notamment la piste d'une rivalité entre jeunes de quartiers différents. Elle a été confiée au service interdépartemental de la police judiciaire du Val-d'Oise les circonstances et l’origine de cet homicide restent inconnues.
Émotion dans la famille
"Mon neveu de 17 ans a été lâchement assassiné d'un coup de couteau en plein coeur", a déclaré Zakia, 45 ans. La tante de la victime explique que le garçon est issu d'une famille française d'origine algérienne. Le grand-père étant arrivé à la fin des années 1950 pour travailler dans le bâtiment. "C'est arrivé à mon neveu, ça va arriver à un autre. Ca ne sera qu'un Arabe ou un noir mort", lance-t-elle. "Ça aurait été quelqu'un d'une autre communauté, les ministres seraient là, le président serait là, il dirait 'c'est inconcevable et je condamne'. Eh bien moi, je dis : c'est inconcevable et je condamne la mort de mon neveu".
Selon sa famille, la mère de la victime voulait absolument quitter le quartier "depuis belle lurette". L'adolescent habitait à 100 mètres de l'arrêt de bus, dans un HLM de la cité Chantepie. "Sa maman a tout fait pour lui, vous le savez", lance la tante aux jeunes silencieux, massés devant l'immeuble. "Ces jeunes sont abandonnés par le système. On les a parqués dans des cités, ils sont tous des victimes, mais ils sont trop jeunes pour le comprendre !", assure-t-elle.
Sofiane, le cousin, voit lui dans ce crime une forte influence des réseaux sociaux : "Les jeunes sont prêts à tout pour être vus sur les réseaux sociaux. Ce sont les réseaux qui les 'matrixent'" (NDLR : placent sous emprise). "Avant, les rixes, c'était à coups de poing et à coups de bâton. Maintenant c'est à coups de couteau", déplore-t-il.
La mairie en appelle au gouvernement
Patrick Haddad, le maire (Parti Socialiste) de Sarcelles, appelle le gouvernement à ne pas oublier "la prévention" face à une violence "qui se banalise". Il est venu dialoguer avec les parents de la victime, sans faire d'autre déclaration. Il a ensuite réagi dans un communiqué, expliquant que cet homicide survenait après les blessures de trois jeunes "la semaine dernière devant une école" et "l'assassinat par balle d'un autre il y a un mois et demi" à 22 ans.
Cette "escalade du meurtre" se produit "souvent sur fond de trafic de drogue, avance le maire, qui promet de "renforcer la lutte contre cette violence" localement. Face à "une violence qui se banalise", il "déplore que la prévention soit la grande absente du plan du gouvernement" Barnier pour lutter contre le narcotrafic, pensé selon lui "en dehors de toute politique de la Ville, dont les crédits sont dramatiquement orientés à la baisse".