Les Chachous de Chacha, une association de protection des chats abandonnés et errants dans le Val-d’Oise, a lancé un appel aux dons pour faire face à une dette de près de 16 000 euros. Plus d’une soixantaine de félins sont proposés à l’adoption.
"On est dans une situation un peu critique", alerte Bertrand Cannamela, responsable communication des Chachous de Chacha. L’association, créée en 2015 à Grisy-les-Plâtres (Val-d’Oise), se donne pour mission de sauver, soigner et proposer à l’adoption des chats errants et abandonnés dans plusieurs communes du Vexin. Mais l’organisme dit faire face à des difficultés financières importantes depuis la crise sanitaire.
"On ne fonctionne qu’avec des dons, on n’a pas de subventions, explique Bertrand Cannamela. Depuis le Covid, de plus en plus de communes nous contactent pour des chats sauvages. Et surtout les prix ont beaucoup augmenté pour le matériel et les soins vétérinaires. En parallèle, on reçoit moins de dons. Le nombre de dons n’a pas forcément baissé, mais les montants sont plus faibles."
"Et l’été, il y a beaucoup d’abandons et de chats blessés, poursuit-il. Il y a aussi plus de naissances de chatons. Cette année, l’association est très sollicitée. C’est une première, nous avons été obligés de mettre en place une liste d’attente pour la prise en charge des chats. On ne peut pas gérer toutes les demandes, on fait au plus urgent, en donnant la priorité aux chats blessés ou malades, ainsi qu’aux mamans et aux chatons. Si on les laisse, ils vont se reproduire." La liste d’attente compte aujourd’hui une quarantaine de chats.
Pour continuer ses activités, l’association a lancé dimanche une cagnotte en ligne, avec un objectif actuellement fixé à 16 000 euros. "On a 10 000 euros de dette chez un vétérinaire, et des dettes moins importantes chez d’autres professionnels, indique Bertrand Cannamela. C’est déjà une chance de pouvoir avoir des dettes auprès des vétérinaires, qui ont des factures à payer. Ils nous font aussi des prix en tant qu’asso."
"Les chats qui vivent dans les rues sont souvent malades"
Stérilisation, identification, matériel… "Prendre en charge un chat qui n’a pas de problème de santé coûte minimum 500 euros, détaille-t-il. Un chat capturé doit d’abord être mis en quarantaine pendant trois semaines. Puis il y a une visite chez le vétérinaire, avec le dépistage, la vaccination et les soins nécessaires. Et après si tout va bien, il est proposé à l’adoption."
Selon les pathologies, la prise en charge peut monter jusqu’à 2000 euros. "Les chats qui vivent dans les rues sont souvent malades, indique Bertrand Cannamela. Il y a le FIV, le virus du sida des chats. Mais il y a aussi la leucose féline (FeLV) et la péritonite infectieuse féline (PIF), deux maladies qui sont particulièrement difficiles à soigner, et contagieuses."
"Pour donner un exemple, une chatte recueillie qui a développé une tumeur cancéreuse des mamelles après une grossesse, et qui a déjà été opérée, va devoir se faire retirer sa deuxième chaîne mammaire. L’opération coûte 700 euros", poursuit-il. A noter que l’euthanasie ne survient que "lorsque le chat souffre et qu’il n’y a plus rien à faire". "On pousse les murs pour prendre en charge le maximum de chats, et l’association se retrouve endettée", raconte Bertrand Cannamela.
A ce stade, la collecte de dons s’approche des 7000 euros. Chaque année, les Chachous de Chacha prennent en charge 150 nouveaux chats. L’association regroupe 150 bénévoles, "principalement les familles d’accueil", avec "un noyau dur de 30-40 bénévoles". "Nous ne sommes pas un refuge, le projet de créer un sanctuaire est en pause. On a toujours besoin de nouvelles familles d’accueil", souligne Bertrand Cannamela.
Actuellement, 66 chats et chatons sont proposés à l’adoption.