Deux agents de la BAC ont chacun été condamnés ce mardi à six mois de prison avec sursis et 10 mois d'interdiction d'exercer. L’étudiant de 22 ans qui a porté plainte dénonce des violences policières, lors de son interpellation à Cergy en 2017.
La victime explique avoir subi une "pluie de coups" et dénonce des violences policières. Les policiers, eux, affirment n'avoir fait que maîtriser un individu récalcitrant.
Leur version n’a en tout cas manifestement pas convaincu la justice : ce mardi dans le Val-d'Oise, deux agents de la Brigade anti-criminalité (BAC) ont chacun été condamnés à six mois de prison avec sursis et 10 mois d'interdiction d'exercer, pour avoir violenté un jeune.
"On est totalement abasourdi, c'est une condamnation abjecte" s'indigne Ludovic Collignon, leur collègue du syndicat Alliance.
"La justice a accordé plus de poids aux déclarations d'un étudiant ingénieur qu'à deux policiers qui faisaient leur travail. poursuit le syndicaliste. Si nos collègues avaient autant frappé le jeune homme qu'il le dit, il aurait eu plus que 3 jours d'ITT "(Interruption temporaire de travail).
La peine maximale requise par le parquet
Les faits remontent à la nuit du 4 au 5 mai 2017, à Cergy : l’étudiant en école d'ingénieurs de 22 ans, que nous avions rencontré, dit avoir été frappé et humilié lors d’une fouille. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices") avait alors été saisie.Les policiers de la BAC ont écopé de la peine maximale requise par le parquet le jour de l'audience.
Les deux fonctionnaires vont faire appel. Ce qui suspend leur condamnation et donc leur interdiction d'exercer pendant 10 mois - interdiction qui les aurait privé de salaire pendant 10 mois."Après le parquet, c'est le tribunal qui a choisi le camp des délinquants" s'offusque Maître Caty Richard leur avocate.
"Leur accusateur n'a jamais été poursuivi pour usage de stupéfiants, outrage et rébellion, faits dont il s'était pourtant prévalu pendant l'enquête et lors de l'audience."
"Nos collègues se mettent déjà chaque jour en danger. Si en plus, leur parole pèse si peu pour une partie de la justice, comment voulez-vous qu'ils exercent leur métier?" conclut Ludovic Collignon, du syndicat Alliance.