Une vidéo postée cette semaine sur les réseaux sociaux montre un jeune homme braquant une arme sur une adulte, dans une salle de classe. Il lui intime l'ordre de le marquer "présent". La vidéo a rapidement circulé sur Twitter. Une enquête a été ouverte.
Depuis vendredi, la vidéo tourne en boucle sur les réseaux sociaux. On y voit un jeune homme pointer ce qui ressemble à une arme à feu sur une adte, dans une salle de classe. "Tournez votre tête", l'entend-on dire à l'enseignante, assise devant une table. Quelques secondes plus tard, sur un autre plan de cette même scène, le lycéen s'est rapproché de la professeure et lui intime un ordre, le pistolet pointé à quelques centimètres de la tête. "Tu me mets absent", lui dit-il, avant de se reprendre : "Tu me mets présent." Pendant ce temps, un autre jeune homme fait deux doigts d'honneur à la caméra.
Violences avec arme
Depuis vendredi, la vidéo de 19 secondes avait été vue plus de 115.000 fois et partagée plusieurs centaines de fois sur Twitter, samedi matin. La scène a été filmée dans les murs du lycée Edouard-Branly, un établissement polyvalent de Créteil, dans le Val-de-Marne, confirme Didier Sablic, du syndicat SNEP FSU 94, qui parle de "faits extrêmement graves", mais de "faits isolés". C'est lors d'un cours de première professionnelle, en "prévention santé environnement", que la vidéo a été tournée.Sur la vidéo, la professeure braquée par cette arme réagit calmement. "Quand vous faites face à une situation de ce type, c'est difficile de savoir comment réagir. Il ne faut pas que la situation s'emballe", explique Didier Sablic, qui précise que le lycée Edouard-Branly, dans lequel il enseigne, reste "normalement tranquille". "Ce sont même des élèves qui nous ont prévenus de cet incident", ajoute-t-il.Quand vous faites face à une situation de ce type, c'est difficile de savoir comment réagir.
Le jeune homme ayant pointé l'arme sur l'enseignante a été déféré devant un juge pour enfants dimanche matin pour le chef de violences avec arme sur une personne chargée d'une mission de service public. Il a été mis en examen pour "violences ayant entraîné moins de huit jours d'ITT" et "violences aggravées", a-t-on appris dimanche après-midi.
Les faits se sont en effet déroulés dans un établissement scolaire, à l'encontre d'un enseignant et avec une arme, qui s'est toutefois avérée factice. Âgé de 15 ans et demi, le jeune homme mis en examen s'est vu imposer une mesure d'éloignement du Val-de-Marne, ainsi qu'une obligation de suivre un cursus de formation, dans le cadre de son contrôle judiciaire. Il risque jusqu'à trois ans et demi de prison.
L'arme introduite au sein du lycée étant factice, les charges pesant sur le jeune homme soupçonné de l'avoir introduite sont non avenues. Enfin, l'auteur de la vidéo restait toujours recherché dimanche soir.
Une plainte déposée
"Toutes les procédures sont lancées", explique l'enseignant, qui confirme que l'affaire n'en restera pas là. Une plainte a été déposée, et des mesures disciplinaires ont été prises contre les élèves concernés.Samedi après-midi, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a réagi. "Je condamne avec fermeté les actes de menace envers un professeur advenus jeudi (...) Les mesures les plus rigoureuses ont été prises immédiatement : plainte déposée, garde à vue qui seront suivies des sanctions disciplinaires", écrit-il sur Twitter.
Je condamne avec fermeté les actes de menace envers un professeur advenus jeudi au lycée E. Branly de Créteil.
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 20 octobre 2018
Les mesures les plus rigoureuses ont été prises immédiatement:plainte déposée, garde à vue qui seront suivies des sanctions disciplinaires. Solidarité avec le professeur
Plan d'actions "ambitieux"
"La sanctuarisation de l’espace scolaire est la base fondamentale de la vie scolaire et de tous les apprentissages. La force doit toujours être du côté du droit. Tout sera mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi en permanence dans tous nos établissements", ont indiqué dimanche dans un communiqué commun Jean-Michel Blanquer et Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, en vue du lancement d'un "plan d'actions ambitieux" sur cette question.La présidente LR du conseil régional d'Île-de-France Valérie Pécresse s'est quant à elle dite "scandalisée par ce nouvel acte de violence commis par des élèves mineurs (...) J'attends des sanctions exemplaires".La force doit toujours être du côté du droit. Tout sera mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi en permanence dans tous nos établissements.
Samedi, en fin de soirée, le président de la République Emmanuel Macron a également réagi, sur Twitter : "Menacer un professeur est inacceptable", écrit le chef de l'Etat, qui indique avoir demandé aux ministres de l’Éducation nationale et de l’Intérieur "de prendre toutes les mesures pour que ces faits soient punis et définitivement proscrits de nos écoles".Scandalisée par ce nouvel acte de violence commis par des élèves mineurs dans un lycée francilien. J’attends des sanctions exemplaires! La région est aux côtés des communautés éducatives et finance tous les équipements de sécurité qu’elles demandent. https://t.co/f6X4AR0iov
— Valérie Pécresse (@vpecresse) October 20, 2018
De son côté, dès samedi, le rectorat de l'académie de Créteil a fait part de son "indignation" et condamné ces actes, rapporte franceinfo.Menacer un professeur est inacceptable. J’ai demandé au ministre de l’Éducation nationale et au ministre de l’Intérieur de prendre toutes les mesures pour que ces faits soient punis et définitivement proscrits de nos écoles.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 20, 2018