Une association se charge de transporter les passagers entre les deux rives de la Seine et de la Marne ce qui permet de désenclaver certaines zones et de former des personnes en insertion professionnelle. Ce week-end est le dernier de la saison.
Le métier était encore répandu au XIXe siècle. Mais peu à peu, il a fini par pratiquement disparaître. Depuis le début des années 2000, une association val-de-marnaise fait renaître les passeurs de rives. Il existe désormais trois liaisons : une première entre Nogent-sur-Marne et Champigny, une autre entre les deux rives de Choisy-le-Roi et une plus récente entre Joinville et Nogent.
"Ce sont de petites embarcations qui permettent de désenclaver certaines zones qui sont éloignées des transports en commun. A Joinville, le premier pont d'un côté ou de l'autre est à 1,5 km. On peut donc traverser gratuitement pour rejoindre l'autre rive et atteindre d'un côté le RER A et de l'autre la guinguette Chez Gégène", explique Fadhel Martini, directeur de l'association Au fil de l'eau.
Réinsérer des personnes en difficulté
Chaque week-end, c'est le dernier pour cette saison, les riverains peuvent emprunter ces petits bateaux de 13h à 19h30. Ces petits catamarans peuvent accueillir jusqu'à 12 passagers. Les pilotes sont des personnes en réinsertion professionnelle qui ont obtenu toutes les autorisations nécessaires (permis de plaisance, attestation spéciale passagers).
"Lorsque vous êtes pilote, vous avez une autre position que celle de simple exécutant, vous êtes mis en responsabilité. En termes de retour à la dignité et de confiance en soi, ce sont de vrais leviers d'actions. À la suite de cela, la personne pourra plus facilement passer son permis voiture, se positionner sur un parcours professionnel en se disant : 'oui je peux y arriver'", poursuit le responsable associatif.
Côté financement, pour permettre ce service gratuit, plusieurs institutions mettent la main à la poche (l'intercommunalité Paris Est Marne&Bois, les mairies ou encore le département).
Un transport durable
Par souci écologique, le choix s'est porté sur ces navires en aluminium, un matériau léger, résistant et qui ne rouille pas. "Nous utilisons de petits moteurs de 15 chevaux pour être respectueux de l'environnement et ne pas abimer les berges. Mais l'objectif est de passer à un bateau qui soit encore plus écoresponsable et d'utiliser une autre énergie. On pense à l'électrique ou l'hydrogène voire du biogaz pour avoir une économie circulaire avec la collecte de déchets", indique Fadhel Martini.
Avec en tête de pérenniser ce service et de l'étendre à l'année aux heures pendulaires, le matin et le soir. Mais cela ne va pas sans poser de problèmes logistiques. Il faudrait l'accord de l'autorité régulatrice des transports : Ile-de-France Mobilités et investir notamment dans de plus gros bateaux.