Interpellés mardi dans le Val-de-Marne, les quatre hommes soupçonnés d'appartenir à une filière jihaidste ont été présentés à un juge d'instruction. Vendredi soir ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Trois ont été écroués.
L'enquête sur le démantelement d'une filière jihadiste vers la Syrie se poursuit.Les quatre hommes de 22 à 35 ans, interpellés par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué une source judiciaire. Un juge des libertés et de la détention (JLD) a décidé d'en écrouer trois. Le quatrième ayant demandé un débat différé sur ce point, a été placé en détention en attendant.
Les investigations devront notamment établir combien de candidats au jihad se sont rendus en Syrie grâce à cette filière. Plusieurs seraient en effet toujours sur place. Il y a actuellement plus d'une vingtaine de procédures concernant de jeunes Français partis combattre en Syrie. Pour l'heure, trois d'entre eux ont été mis en examen après leur retour en France. Ces jeunes Français de retour des zones de combat en Syrie représentent aux yeux des spécialistes de l'antiterrorisme la principale menace d'actions violentes sur le territoire national. Cet été, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait qualifié ce phénomène de "très inquiétant".
La difficulté pour les enquêteurs est d'identifier ceux qui sont déterminés à mener des actions violentes à leur retour. Une source proche de l'antiterrorisme
relève également la facilité relative d'accès à la Syrie via la Turquie, quand un périple vers les zones de jihad plus anciennes, comme l'Irak par le passé ou
la région pakistano-afghane, était plus périlleux.
L'enquête sur le groupe dit de Cannes-Torcy, considéré comme le plus dangereux depuis la vague d'attentats en France au milieu des années 1990, comporte un volet concernant une filière jihadiste. Au moins deux membres gravitant autour de cette cellule, des jeunes hommes du Cannet, se sont notamment rendus en Syrie.