Des photos et des vidéos du rappeur Kaaris, en détention provisoire à la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne, depuis le début du mois d'août, circulent sur les réseaux sociaux. Une diffusion qui suscite l'indignation des surveillants pénitentiaires.
Kaaris dans une cour de la prison de Fresnes. Kaaris sur un selfie pris manifestement dans une cellule de la maison d'arrêt. Ces photos et vidéos du rappeur circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux Snapchat, Instagram et Facebook. Une diffusion qui suscite la colère des surveillants pénitentiaires.Sur une photo, une capture d'écran d'une vidéo Snapchat, on peut voir Kaaris en second plan d'un selfie pris par son codétenu. Sur un autre post, le rappeur de Sevran apparaît dans une cour de la prison de Fresnes. Une vidéo manifestement faite à l'insu de l'artiste. Une enquête interne a été ouverte et le parquet saisi de cette affaire.
Kaaris s’ennuie vraiment seul pic.twitter.com/cnchkkx9AP
— Barksdel93 (@barksdel93) 14 août 2018
Cadre légal
La diffusion de ces clichés est symptomatique pour les syndicats de surveillants pénitentiaires. "Les téléphones, il y en a énormément en détention qui entrent par les parloirs et divers trafics", explique ainsi à franceinfo Cédric Boyer, surveillant pénitentiaire Force ouvrière à la prison de Fresnes. Car le rappeur, impliqué dans une bagarre avec Booba, le 1er août, à l'aéroport d'Orly, est en détention provisoire depuis le 4 août. Tout comme "le Duc" de Boulogne-Billancourt, en détention provisoire à Fleury-Mérogis, et lui aussi dans l'attente d'un procès repoussé au mois de septembre. Mais les téléphones circulent largement en prison. En 2015, 30.000 portables ont ainsi été saisis en prison, tout comme 1.400 armes, rappelle Europe 1.Aujourd'hui, le cadre légal des fouilles est fixé par l'article 57 de la loi pénitentiaire de 2009 : "Les fouilles doivent être justifiées par la présomption d'une infraction ou par les risques que le comportement des personnes détenues fait courir à la sécurité des personnes et au maintien du bon ordre dans l'établissement." Un cadre pointé du doigt par les surveillants pénitentiaires.Les téléphones, il y en a énormément en détention qui entrent par les parloirs et divers trafics
"Il y a un problème par rapport aux fouilles (…). Fresnes est un établissement qui n'a pas connu de fouille générale depuis les années 2000", précise ainsi Cédric Boyer.