En pleine crise énergétique et lutte contre le réchauffement climatique, les habitants du Kremlin-Bicêtre se sont prononcés contre l'arrêt de l'éclairage public la nuit lors d'un référendum organisé par la mairie. La municipalité songe à moderniser les points lumineux en y installant des LED qui consomment moins d'énergie que les éclairages actuels.
À plus de 88%, les habitants du Kremlin-Bicêtre ont dit non à cette mesure proposée au vote lors d'un référendum d'initiative locale. Ils veulent garder l'éclairage public la nuit entre 0h30 et 5h30. "Les habitants ont considéré que l'absence de lumières pouvait être une gêne dans leur vie nocturne", explique Jean Luc Laurent, maire MRC du Kremlin-Bicêtre. Un résultat qui va dans le sens de la Ville et des élus municipaux qui soutenaient le "non".
Cependant, ce dimanche, seuls 11% des inscrits sur les listes électorales se sont rendus aux urnes. Du fait de ce faible taux de participation, le résultat ne sera pas adopté mais présenté comme un avis au prochain conseil municipal. Les élus devront ensuite statuer sur la validité du résultat. Pour qu'il soit validé automatiquement, il aurait fallu au moins la participation de 50% des électeurs. "Nous le validerons car cela va dans le sens du référendum, mais même si le résultat avait été contraire à notre position nous l'aurions validé", assure le maire.
➡️Résultats de la troisième édition du #référendum kremlinois annuel.
— Le Kremlin-Bicêtre (@villeKB) November 26, 2023
✅Avec 88,80 % de non, les Kremlinoises et les Kremlinois n'approuvent pas le projet relatif à l'arrêt de l'éclairage public entre 0 h 30 et 5 h 30.
ℹ️ Retrouvez les résultats ⤵️https://t.co/u9gXJkSp79 pic.twitter.com/B3GPnV0cc2
Le maintien de l'éclairage : "lutter contre l'insécurité"
Parmi les arguments choisis pour le "non", les habitants ont avancé celui de la sécurité la nuit. "Beaucoup nous ont affirmé qu'ils voulaient pouvoir continuer à sortir le soir ou bien rentrer chez eux sereinement", explique l'élu.
Selon lui, ce maintien de l'éclairage public la nuit est bénéfique pour "tous les habitants qui travaillent tard la nuit ou très tôt le matin. C'est aussi une gêne pour tous ceux qui veulent retrouver des amis. Il s'agit de ne pas limiter la vie nocturne avec l'extinction. C'est une façon de lutter contre l'insécurité."
Quid des économies d'énergie ?
En dehors des problématiques sécuritaires, ce référendum a aussi mis en lumière la thématique des dépenses liées à l'énergie. La municipalité du Kremlin-Bicêtre estime que l'éclairage de nuit coûte en moyenne 100 000 euros par an à la commune. Mais en matière de transition écologique, elle espère avancer vers "la modernisation et le passage à des luminaires LED à basse consommation d’énergie sur la commune."J'ai engagé une discussion avec l’équipe municipale et l’intercommunalité à ce sujet ce lundi", explique le maire.
"Ces votes sont utiles mais pas suffisants"
De son côté, l'association France Nature Environnement note que la réglementation en matière d'éclairages publics de nuit n'est pas toujours respectée. Ceux-ci devraient être éteints lors de plages horaires.
Pour l'association, le référendum organisé au Kremlin-Bicêtre est une bonne chose mais n'est pas suffisant. "Il ne suffit pas de demander aux habitants de s'exprimer radicalement pour ou contre une mesure. Il faut trouver des solutions pour encourager la transition écologique et limiter la pollution lumineuse." Il salue le recours à des LED que souhaite mettre en place Jean-Luc Laurent. "Les LED permettent de réduire de 90% la consommation d'énergie. Grâce aux LED, on peut configurer et doser l'éclairage selon les endroits." Pour nuancer ses propos, il rappelle néanmoins que ce sont des lumières très froides orientées vers le bleu. Les pires en termes d'effets sur la santé et la biodiversité.
Au niveau national, il estime que la consommation totale des éclairages de nuits équivaut à celle d'une centrale nucléaire tournant à plein régime.
Au Kremlin-Bicêtre, le résultat du vote sera validé en conseil municipal. Ce référendum d'initiative locale est le troisième organisé depuis le début de la mandature de Jean-Luc Laurent. Une façon, selon l'édile de "faire vivre la démocratie participative."