Trois filles âgées de 5 à 11 ans ont été retrouvées mortes ce dimanche dans leur logement à Alfortville dans le Val-de-Marne. Leur père s’est dénoncé le jour même au commissariat de Dieppe en Seine-Maritime. Le procureur de la République de Créteil s'est exprimé ce lundi à la mi-journée.
Selon le procureur de la République de Créteil, l'homme, âgé de 41 ans, a reconnu avoir tué ses trois filles alors qu'il en avait la garde pour le week-end.
Les faits sont survenus dans la nuit de samedi à dimanche. Toujours selon le magistrat, deux fillettes ont été tuées par une arme blanche, la troisième (et benjamine) par asphyxie. Elle n'a pu être sauvée malgré l'intervention des secours. Aucune lésion sexuelle n'a été constatée, a-t-il ajouté. Le rapport des autopsies devrait être rendu ce lundi.
La mère victime de violences
La mère des trois fillettes a été entendue par la police. Elle est actuellement accompagnée par une association d'aide aux victimes. Mariée depuis 2011, elle avait demandé le divorce. La garde des enfants se faisait à l'amiable entre les deux parents "dans l'attente d'une audience devant le juge aux affaires familiales prévue le 12 décembre".
Elle avait déposé à deux reprises une main courante pour dénoncer la difficulté de remise des enfants, sans noter des faits de violences. Elle a affirmé aux enquêteurs avoir été victime de violences ainsi que l'une de ses filles, de la part de son mari en août dernier, sans avoir porté plainte.
Par ailleurs, le domicile de la mère des victimes "a été visité" ce dimanche soir, explique le procureur de la République. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne). L'enquête pour "vol par effraction et violation de domicile" doit déterminer si un lien avec le drame familial existe.
La préméditation en question
Le père, qui a reconnu les faits, affirme avoir agi seul et avoir utilisé des couteaux. Il a été examiné par un médecin et sa garde à vue a été prolongée de 24h. Il va faire l'objet d'un examen psychiatrique ce lundi. Il était actuellement en arrêt de travail et suivait une formation en alternance.
Selon le procureur, il n'y a "pas d'éléments susceptibles de retenir la préméditation" à ce stade, mais cela pourrait changer.
En avril 2021, le père de famille avait été condamné "pour violences familiales aggravées" à 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Il avait interdiction d'entrer en contact avec les victimes mais la mesure avait été levée "afin de permettre la mise en œuvre des droits parentaux selon le souhait des parents".
Il lui était notamment reproché des faits de violences par conjoint, avec usage d'une arme (un bâton) suivie d'une incapacité n'excédant pas huit jours. Mais aussi des violences par conjoint en présence d'un mineur et des violences, sans incapacité, par ascendant sur mineur de 15 ans. Les faits reprochés dataient de mars 2021.
"La peine avait été exécutée et depuis le 28 août, il n'était plus suivi", a précisé le ministère public.
Il avait aussi fait l'objet d'une enquête pour "viol par conjoint", "classée sans suite au motif infraction insuffisamment caractérisée le 5 juillet 2021", avait indiqué le parquet dans un communiqué.