Filmés en décembre en train d'injurier un collègue de travail non-gréviste à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), les trois agents sont convoqués ce lundi par leur direction pour un "entretien préalable à sanction" d’après "Le Parisien".
La vidéo au centre de la polémique avait été largement partagée sur Twitter, en décembre dernier : on pouvait y voir un groupe de grévistes, dossard CGT et mégaphone en main, injurier un conducteur de bus non-gréviste de « suceur de bites », de « sale pédé » et d'« enculé ». Trois agents RATP, soupçonnés d’« insultes homophobes », vont être reçus ce lundi par leur direction d’après Le Parisien. Un « entretien préalable à sanction », qui pourrait aller jusqu’à une révocation.Selon le quotidien, l’agent visé par les insultes dans la vidéo a déposé plainte. La RATP – ne pouvant porter plainte, « car les faits mettent aux prises plusieurs de (ses) agents » – a de son côté effectué un « signalement au procureur de la République ». Les trois agents soupçonnés de propos homophobes, eux, réfutent les accusations : « On a juste répété les paroles d’une chanson validée par la Sacem, et d’un chanteur que Macron lui-même a emmené en Côte d’Ivoire [une référence au morceau La fuite de Vegedream, qui a accompagné le chef d'Etat lors d’un voyage présidentiel en décembre dernier]. »
Scandalisée par cette ultra violente prise à partie d’un conducteur, par des grévistes jusqu’au-boutistes, à coup d’insultes homophobes. Des sanctions exemplaires doivent être prises et des plaintes déposées! #RATP https://t.co/3fUfpcd46z
— Valérie Pécresse (@vpecresse) December 11, 2019
Une enquête interne menée au sein de la RATP
Les faits, qui s’étaient déroulés dans un dépôt de la RATP de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), avaient entraîné l’ouverture d’une enquête interne au sein de la régie des transports parisiens. « La RATP condamne extrêmement fermement les comportements inacceptables observés sur cette vidéo, en particulier les insultes et propos discriminatoires tenus. Nous apportons par ailleurs tout notre soutien au conducteur concerné », avait alors affirmé le groupe.— La CGT (@lacgtcommunique) December 12, 2019La polémique avait notamment suscité la réaction de Valérie Pécresse. Sur Twitter, la présidente de région s’était dite « scandalisée », et avait réclamé « des sanctions exemplaires ». La CGT avait de son côté condamné « sans aucune ambiguïté (…) les propos tenus et le comportement de certains agents mobilisés, dont certains portaient nos couleurs, devant un centre bus et dont la vidéo a été postée sur les réseaux sociaux. »
Un rassemblement en présence de Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot, Nathalie Arthaud et Philippe Martinez est annoncé ce lundi midi pour soutenir les trois agents RATP, avant leur convocation.