Une "grande marche" contre la prison de Noiseau : "Il faut protéger et conserver les terres agricoles"

Une nouvelle manifestation est prévue ce samedi après-midi à Noiseau contre le futur centre pénitentiaire du Val-de-Marne. Un projet de prison de 800 places qui suscite la colère de la mairie et d'habitants.

"Noiseau dit 'non à la prison !'", affirme la municipalité dans un communiqué annonçant une "grande marche" contre le projet de centre pénitentiaire. Le cortège - qui rassemblera des habitants, des élus comme le maire LR Yvan Femel, et des associations écologistes - doit partir samedi vers 14h30 de l’hôtel de ville en direction des abords du site prévu pour la construction de l’institution.

"Confirmant son souhait d’implanter un centre pénitentiaire de 800 places sur des terres agricoles cultivées de la petite commune de Noiseau dans le Val-de-Marne qui compte 4 700 âmes, et devant la réticence de l’ensemble des élus du département, toutes formations politiques confondues, l’État français a décidé d’utiliser la méthode du passage en force en qualifiant ce projet de Projet d’Intérêt Général (PIG)", résume la mairie.

"Cette procédure, véritable pendant de l’article 49.3 appliqué à l’urbanisme, permettrait à l’État français de s’affranchir de l’ensemble des règles de protection et d’urbanisme qui protègent le site", notamment au niveau régional, poursuit la municipalité. La Ville appelle à "protéger et conserver les terres agricoles".

"L’Etat met la pression pour s’imposer"

Une position partagée par Jocelyne Boulet, membre du "collectif citoyen actif et engagé pour Noiseau", et secrétaire de l’Aruche (association rurale de protection du cadre de vie, de l’habitat et de l’environnement). "On veut montrer que tout le monde s’oppose au projet. Il y a d’abord des contraintes environnementales, avec une forêt humide à proximité et des risques d’inondations accrus. L’artificialisation des terres représente un danger pour la biodiversité et le cycle de l’eau, avec la présence d’une grande nappe phréatique", argumente-t-elle.

"On a aussi besoin d’espace pour l’agriculture, pour promouvoir le circuit court autour de Paris. A Noiseau, ce sont des cultures de céréales. Il y a deux agriculteurs, et le fils de l’un d’entre eux voulait reprendre l’exploitation de son père. En supprimant une partie des terres, un peu plus de 20 hectares, est-ce que les cultures seront encore rentables ? Ce projet pose problème pour des questions d’indépendance alimentaire. On met un jeune à la rue", affirme-t-elle. Des revendications relayées dans une vidéo publiée sur TikTok.

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"Ce combat dure depuis des années, l’Etat met la pression pour s’imposer. Une consultation publique s’est terminée fin mars, on attend les conclusions de la préfète pour dire oui ou non à la qualification de projet d’intérêt général. Mais on n’a aucune illusion, elle va sûrement valider ça, c’est une représentante de l’Etat", explique Jocelyne Boulet.

La livraison du projet prévue "à l’horizon 2027"

Comme alternative, la membre du collectif citoyen opposé au projet de prison met en avant l’existence de "plusieurs milliers d’hectares recensés de friches en région parisienne". "Mais reconstruire au niveau d’une friche coûte plus cher, donc l’Etat préfère utiliser des terres agricoles pour des raisons économiques", déplore-t-elle.

Sur son site, l’Agence publique pour l’immobilier de la Justice (APIJ), sous tutelle du ministère de la Justice, indique que la construction du centre pénitentiaire "s’inscrit dans le programme ambitieux de construction de 15 000 places de prison supplémentaires" au niveau national, lancé en 2018 par Emmanuel Macron.

"Le plan 15 000 est une priorité du président de la République qui portera à 75 000 places le nombre total de places disponibles d’ici 2027. Ce programme vise à assurer la réponse pénale, améliorer les conditions de travail des personnels pénitentiaires, améliorer la prise en charge des détenus, et lutter contre la surpopulation carcérale", écrit l’APIJ, qui assure que "les 800 places prévues dans le Val-de-Marne seront livrées à l’horizon 2027".

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