Les élèves sont accueillis tous les jours de la semaine au collège Jean Perrin du Kremlin-Bicêtre. Mais depuis le 13 novembre, les professeurs n'y font plus cours. Ils entendent obtenir le remplacement d'un principal-adjoint.
Ils viennent au collège, mais les cours n’y sont plus assurés. Chaque matin, les 370 élèves sont accueillis dans leur établissement du Kremlin-Bicêtre, le collège Jean Perrin. Mais leurs professeurs y ont lancé une opération "classe morte".
Cet été, l'adjoint qui assistait le principal depuis 5 ans a quitté l’établissement. Il n’a jamais été remplacé. Depuis, l’ensemble de l’équipe pédagogique se mobilise. La personne à ce poste se chargeait principalement de gérer les élèves en difficulté, des problèmes de discipline et de recevoir les parents. Son absence a marqué depuis septembre la recrudescence d’incidents et d’incivilités.
"Nous avons eu une inondation, une porte cassée, et des microviolences. C’est le fait de peu d’élèves, mais qui étaient auparavant pris en charge par cette aide directionnelle", raconte Jérôme Giblin, professeur d’histoire-géographie.
Soutien des parents d'élèves
Les parents d’élèves sont unanimes. Même si ce n’est pas un plaisir de savoir que leurs enfants n’avancent pas sur leurs programmes de cours, ils soutiennent le mouvement de l’équipe du collège. "Nous sommes aux côtés des enseignants, qui ne comptent pas leurs heures pour nos enfants", assure Karine Fadly, dont le fils est en 5e.Leur argument principal, ce sont toutes les activités que propose l’équipe pédagogique aux élèves. Divers clubs ont été ouverts : de lecture, de jardinerie, de yoga ou de step-danse. Assurés par les professeurs et le reste des équipes, ils permettent à certains enfants de ne pas décrocher de leur scolarité. "L’enseignement, c’est la base. Mais toutes les activités autour permettent à certains élèves de rester au collège, ça les motive !", continue Karine Fadly.
Les enseignants ne peuvent donc pas assurer ces activités extrascolaires en plus de la part manquante du travail fait par l’ancien adjoint. Une autre maman, Djamila Merzougui, s’inquiète de leur fatigue et de leur lassitude, et répète plusieurs fois combien "le manque de cette aide à la direction va finir par leur faire cruellement défaut."
"Au début c’était bien de jouer sans faire de devoirs"
Voilà dix jours que le collège Jean Perrin se mobilise. Ils l'assurent, cette grève un peu spéciale ne s’arrêtera pas tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause. Les enfants, à l’image de Laïla, élève de 6e, commencent à trouver le temps long, même si "au début c’était bien de jouer sans faire de devoirs".Au Kremlin-Bicêtre, dix jours, c'est aussi le nombre de jours qu’il a fallu au collège Albert Cron, victime d’un problème similaire, pour atteindre leur but.
Mercredi soir, les parents d’élèves et l’encadrement pédagogique de l'établissement ont rencontré la Direction départementale de l’Éducation nationale du Val-de-Marne. Elle promet de les accompagner mais certaines règles fixées par le ministère rendent le recrutement d’un(e) remplaçant(e) incertain. Impossible donc, pour le moment, de savoir quand et comment la mobilisation se terminera.