Suite à un incendie il y a dix jours dans leur établissement, les professeurs ont décidé d'exercer leur droit de retrait. Depuis la découverte d'amiante il y a un an, ils se sentent en danger. Des parents ont d'ailleurs décidé de porter plainte pour mise en danger d'autrui.
Trente-huit professeurs du lycée Georges Brassens de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) ont décidé de continuer à exercer leur droit de retrait ce matin. Malgré un courrier du recteur les invitant à reprendre le travail.
Ces professeurs ont décidé d'arrêter le travail le 29 septembre. Ce jour-là, un incendie s'est déclaré au premier étage de leur établissement pour des raisons inexpliquées. C'est une canalisation qui aurait pris feu déclenchant une inondation. Loin d'être le premier incident.
De l'amiante dans une salle de classe
Il y a près d'un an, fin novembre 2017, de l'amiante avait été découvert fortuitement par un professeur du lycée sur le sol d'une des salles de classe. Ce professeur avait déclenché une procédure d'alerte et ses collègues avaient décidé d'exercer leur droit de retrait. Conséquences : l'établissement avait dû être fermé pendant une semaine en janvier et les 700 élèves transférés dans un lycée de Vitry-sur-Seine. "On nous avait promis de nous remettre le rapport d'analyses, de faire des travaux, or, nous n'avons eu aucune information, on nous a écarté, rien n'a été fait, regrette Raphaëlle Pepe, responsable SNES-FSU du lycée Georges Brassens. On se sent en danger, nous n'avons aucune garantie pour notre santé."Seule information dispensée : une lettre de la direction envoyée aux parents d'élèves le 29 juin dernier leur expliquant que leurs enfants avaient été "potentiellement exposés à l'amiante".
Une quinzaine de parents ont donc décidé de déposer une plainte contre X cet été pour "mise en danger d'autrui".
Ils veulent poursuivre le Rectorat et la Région car leurs enfants auraient été "potentiellement" exposés à l'amiante. Une procédure que n'exclut pas certains enseignants.
Les professeurs mobilisés du lycée Brassens souhaitent rappeler la différence entre grève et retrait pic.twitter.com/OtZZhXh2SP
— Urgence Santé Brassens (@LaSantedAbord) 8 octobre 2018
"Pas de danger grave et imminent"
Dans son courrier, le Recteur de l'Académie de Créteil indique que "l'enquête diligentée par ses services met en évidence l'absence d'un danger grave et imminent". Pas suffisant pour ces professeurs. "Trois analyses ont bien été effectuées. Mais les deux premières se sont déroulées avec les fenêtres ouvertes et la dernière a un étage qui n'avait pas été concerné par l'incendie. Ce n'est pas rassurant", constate Raphaëlle Pepe.Les professeurs attendent que le comité d'hygiène et de sécurité inspecte les lieux afin d'établir un diagnostic. Et viennent de créer une association pour mobiliser.