La société Carmat, qui a conçu le coeur artificiel autonome implanté mercredi à Paris, a été fondée par le chirurgien Alain Carpentier. Elle se situe dans les Yvelines. Son objectif : développer des organes artificiels évolués pour pallier le manque notoire de greffons.
C'est un coeur "made in France" qui a été implanté sur un patient le 18 décembre dernier à l'hôpital Georges Pompidou. une prouesse technologique et médicale, fruit de 20 années de recherches, réalisée par une PME yvelinoise située à Vélizy-Villacoublay : Carmat.
L'entreprise a été créée en 2008 par le chirurgien Alain Carpentier - mondialement connu entre autres pour avoir inventé les valves cardiaques Carpentier-Edwards - avec Matra Défense (EADS) et le fonds Truffle Capital. Elle est le fruit du rapprochement de l'expertise médicale du Professeur Carpentier et technologique d'EADS, leader mondial de l'aéronautique. L'assemblage de cette prothèse unique au monde a été réalisée dans les laboratoires de la société.
D'autres implantations de ce coeur artificiel pourraient avoir lieu "dans les prochaines semaines" dans l'un des trois centres français formés à participer à la première phase de ces essais : l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, le Centre chirurgical Marie-Lannelongue du Plessis-Robinson et à l'hôpital Laënnec-Nord du CHU de Nantes. Quatre centres hospitaliers étrangers, en Belgique, Pologne, Slovénie et Arabie Saoudite ont également obtenu les accords nécessaires pour procéder à l'implantation d'un coeur artificiel Carmat.
Le "marché" que Carmat vise est celui des dizaine de milliers de patients en attente de greffons.
Le prix de son coeur artificiel devrait s'établir entre 140.000 et 180.000 euros, soit "des coûts inférieurs ou comparables à ceux de la transplantation cardiaque".
Mais Carmat ne compte pas s'arrêter là. La société entend "contribuer au développement d'organes artificiels évolués - aujourd'hui le coeur artificiel, demain d'autres organes vitaux - permettant de traiter les millions de patients atteints de maladies avancées de ces organes pour leur redonner une
vie normale".
>> Voir le reportage de Norbert Cohen et Frédéric Askienazy