Projet de mosquée à Mantes-la-Ville: le préfet saisit la justice contre la mairie FN

Le bras de fer autour du projet de mosquée à Mantes-la-Ville prend une tournure judiciaire: le préfet des Yvelines conteste en référé la décision de la mairie FN de préempter le local où elle devait être installée.

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L’Association des musulmans de Mantes-Sud (AMMS) a déjà versé 600.000 euros pour faire de l’ancienne trésorerie sa future salle de prière, un projet soutenu par l'ex-maire socialiste mais combattu par son successeur depuis les municipales de 2014.

Le 29 juin, le conseil municipal de Mantes a voté la préemption de cette ex-trésorerie, où Cyril Nauth, premier maire FN d'Ile-de-France, souhaite installer la police municipale.

Le préfet a déposé un référé contre cette décision du maire de la ville d’exercer son droit de préemption sur l’ancienne trésorerie, acquise par l’association musulmane locale pour la transformer en mosquée.

L’audience a été fixée au 20 août au tribunal administratif de Versailles.

Le préfet estime qu'il y a dans la décision de la municipalité un "vice de forme", car le critère d'intérêt général n'est pas suffisamment motivé", mais aussi un "détournement de pouvoir", a indiqué la préfecture. Selon elle, "l'objectif principal de la préemption est de faire échec au transfert du lieu de culte musulman". Or, "la protection de l'exercice du culte est une composante de la laïcité", ajoute-t-elle. "L'AMMS va se joindre à cette procédure", a annoncé à l'AFP son président Abdelaziz El Jaouhari, qui dénonce "un abus de pouvoir manifeste".

De son côté, Cyril Nauth se défend de toute mesure idéologique. "Notre projet est sérieux, solide et concret", inspiré par "l'intérêt général", soutenait-il en juin, "ce qui n'est pas le cas d'un lieu de culte musulman". Pour lui, il s'agit "de renforcer la police municipale", une de ses promesses de campagne.

La police municipale, qui compte dix agents et employés - et que le maire veut porter à 13 -, est actuellement logée dans un pavillon de 90 m2. Si son projet aboutissait, le poste serait installé dans les 300 m2 de l'ex-trésorerie, auxquels s'ajouteraient 175 m2 de sous-sols pour les archives municipales. Le coût s'élèverait à 660.000 euros pour l'achat du local et 100.000 euros de travaux.

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