A Mantes-la-Ville, le maire FN veut un poste de police municipale à la place de la mosquée

Le maire FN de Mantes-la-Ville (Yvelines), Cyril Nauth, va préempter un local pour y installer la police municipale à la place du projet controversé de salle de prière porté par une association de musulmans.

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Le seul maire d'Ile-de-France issu du Front national a présenté son projet aux élus lundi en commission des finances et jeudi en commission de l'urbanisme. Il doit être soumis au vote du conseil municipal du 29 juin.

Le coût s'élèverait à 660.000 euros pour l'achat du local - l'ex-trésorerie municipale dans le quartier des Merisiers - et 100.000 euros de travaux. Or, l'Association des musulmans de Mantes-Sud (AMMS) a déjà déboursé 600.000 euros pour la future salle de prière, un projet soutenu par l'ex-maire socialiste mais combattu par son successeur depuis les municipales de 2014.

L'AMMS dénonce une tentative "de dernière minute" pour faire capoter le projet. "C'est un abus de pouvoir manifeste", "une attitude purement raciste et islamophobe", selon son président Abdelaziz El Jaouhari, qui va saisir la justice administrative.

De son côté, Cyril Nauth se défend de toute mesure idéologique. "Notre projet est sérieux, solide et concret", inspiré par "l'intérêt général", soutient-il,
"ce qui n'est pas le cas d'un lieu de culte musulman". Pour lui, il s'agit "de renforcer la police municipale", une de ses promesses électorales.

La police municipale, qui compte dix agents et employés - et que le maire veut porter à 13 -, est actuellement logée dans un pavillon de 90 m2. Si le projet du maire aboutissait, le poste serait installé dans l'ex-trésorerie d'une surface de 300 m2, auxquels s'ajoutent 175 m2 de sous-sols pour les archives municipales.

Depuis plus d'un an, le dossier de la mosquée est au coeur d'un bras-de-fer entre l'AMMS et le maire.

Fin 2013, la municipalité PS avait décidé de racheter ce local à la communauté d'agglomération de Mantes-en-Yvelines (Camy) pour le revendre à l'association. Mais son successeur avait gelé la promesse de vente en mai 2014, invoquant des problèmes de stationnement et circulation ainsi que "l'hostilité des riverains", et dénonçant une opération "politicienne et électoraliste".

Face au blocage, le préfet des Yvelines Erard Corbin de Mangoux a proposé à la Camy de réexaminer la question d'une "éventuelle vente directe à l'association", sans passer par la mairie, ce que l'agglomération a accepté en mai.

Parallèlement, le maire a demandé il y a plusieurs mois à la justice l'expulsion de l'association du lieu de culte actuel, dans un pavillon vétuste. Un autre projet de mosquée est par ailleurs piloté par l'association historique locale des musulmans El-Fethe, en conflit avec l'AMMS.

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