Le procès en appel d'un homme accusé d'avoir tabassé une prostituée bulgare à coups de casque puis de l'avoir séquestrée dans son coffre, dont elle s'était échappée à un feu rouge, s'est ouvert mercredi à Versailles en l'absence de l'accusé.
Cet homme de 32 ans, gérant d'une société de nettoyage, a refusé mercredi matin d'être extrait de sa cellule pour comparaître devant la cour d'assises d'appel des Yvelines, en dépit de la sommation d'un huissier. Condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour "tentative de meurtre" et "séquestration", à Chartres en octobre 2013, il avait fait appel.
Les faits remontent au 14 avril 2011. L'homme rejoint la jeune femme, dont il est un client habituel, sur son lieu de prostitution, une route nationale en banlieue de Dreux, en Eure-et-Loir. Alors qu'elle lui fait une fellation, raconte-t-elle, il lui asperge le visage de gaz lacrymogène avant de la frapper violemment à la tête à coups de casque de moto. Il tente ensuite de l'étrangler, la traîne par les cheveux puis la bâillonne, lui entrave chevilles et poignets avec du scotch et l'enferme, à moitié dénudée, dans le coffre de sa voiture. Il lui lance: "Cette fois, t'es morte!" Et démarre vers une destination inconnue.
L'homme nie avoir voulu la tuer. Il explique l'avoir gazée pour se défendre de ses coups de sacs à main puis l'avoir frappée avec le casque pour la faire taire parce qu'il craignait "un guet-apens" de "maquereaux". Il dit l'avoir mise dans le coffre pour ne pas qu'elle se blesse sur la route d'un hôpital où il comptait l'emmener.
S'ensuit une séquence rocambolesque. Etourdie par les coups, elle parvient à défaire ses liens puis à ouvrir le coffre de l'intérieur alors que la voiture freine à un feu rouge. Couverte de sang, elle court se réfugier dans une pharmacie. L'homme fait plusieurs demi-tours pour la retrouver, s'éloigne, mais a un accident sur la route. Il prend alors la fuite à pied et se retranche, armé d'un fusil de chasse, dans une grange isolée d'où le GIGN le délogera près de douze heures plus tard.
La victime, une brune vêtue de noir, aujourd'hui âgée de 33 ans, devait témoigner à la barre mercredi l'après-midi. Le verdict, attendu vendredi, pourrait être rendu dès jeudi si l'accusé devait rester absent des débats.