520 000 euros en faux billets emballés sont retrouvés dans un train Milan-Paris en janvier 2015. C'est le début d'une longue enquête. Le procès commence lundi 19 novembre aux assises de Versailles.
En janvier 2015, un sac contenant 520.000 euros en faux billets est retrouvé dans un train Milan-Paris. Près de 4 ans après, le procès de neuf personnes, soupçonnées d'être impliquées à différents degrés dans un trafic de fausse monnaie, s'ouvre lundi aux assises de Versailles.
L'enquête a été ouverte début 2015 à partir de plusieurs renseignements parvenus à l'Office central pour la répression du faux monnayage (OCRFM), selon lesquels des personnes résidant à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) étaient suspectées de revendre des faux billets de 20, 50 et 100 euros.
À l'issue de plusieurs mois d'instruction, avec le placement sur écoute de nombreuses lignes téléphoniques, l'un des suspects est interpellé en décembre de la même année, alors qu'il s'apprêtait à remettre 300.000 euros de billets contrefaits à un policier se faisant passer pour un client. Huit autres personnes sont interpellées dans la foulée.
25 euros le faux billet de 100
Selon l'accusation, le réseau était géré par un homme aujourd'hui âgé de 34 ans, assisté par l'un de ses frères aînés ainsi que par un autre homme de 28 ans.Les trois accusés, qui ont nié toute implication dans un trafic, sont soupçonnés d'avoir effectué des voyages réguliers vers Naples et Turin, embauchant des mules pour acheminer la fausse monnaie, avant de l'écouler auprès de clients en France - à environ 25 euros le faux billet de 100 euros.
Ils auraient aussi utilisé une société de location de véhicules comme paravent, notamment pour immatriculer des voitures, tout en changeant régulièrement de numéro de téléphone.
Quotidien sans rapport avec leurs revenus
La tête de réseau présumée avait, selon les enquêteurs, un quotidien contrastant avec ses revenus: il s'achetait des vêtements de luxe, louait régulièrement des voitures et sortait dans des établissements huppés de Paris et sa banlieue.Au total, 850.000 euros de fausse monnaie ont été saisis au cours de l'instruction.
Les trois principaux accusés sont poursuivis pour "transport, mise en circulation et détention en vue de la mise en circulation" de faux billets en bande organisée et encourent 30 ans de réclusion criminelle et 450.000 euros d'amende.
Les six autres accusés sont soupçonnés d'avoir recelé, revendu ou transporté les faux billets, dont, pour l'un d'eux, le sac contenant 520.000 euros contrefaits trouvé par des douaniers italiens dans un train Milan-Paris en janvier 2015. Le verdict est attendu le 30 novembre.