Invitée de la première Folle Journée elle s'y produira à chaque édition. En février, fatiguée et courageuse, elle avait honoré ses concerts ne laissant rien transparaître de sa maladie.
Brigitte Engerer est décédée samedi à l'âge de 59 ans. C'est un communiqué de son agent qui l'a annoncé.
Formée à l'école russe, Brigitte Engerer a mené une brillante carrière internationale. Mais si il y a un évènement qu'elle ne manquait jamais c'est bien la Folle Journée, et le public le lui rendait bien. Cette année encore avec courage, elle souffrait d'une longue maladie, elle s'est produite à plusieurs reprise devant un public fidèle.
Une artiste flamboyante
Née le 27 octobre 1952 à Tunis, elle restera l'une des pianistes les plus originales de sa génération.
C'est à 17 ans qu'elle décide de se rendre en URSS invitée par le conservatoire de Moscou. Formée à l'école russe, une grande partie d'elle-même est devenue russe à jamais.
Son jeu se caractérisait par un sens artistique, un esprit romantique, une ampleur, une technique parfaite, mais surtout par une capacité, assez rare, à établir le contact avec son auditoire. Elle aimait, après un concert, discuter avec son public. Elle communiquait en toute simplicité, ce qui fut sa passion, la musique.
Brigitte Engerer avait donné sa dernière représentation le 12 juin dernier au Théâtre des Champs-Elysées à Paris, où elle jouait le concerto de Schumann avec l'Orchestre de Chambre de Paris, cinquante ans après son tout premier concert dans cette même salle.
Hommage de François Hollande
"Chacun gardera d'elle aussi le souvenir d'un grand courage personnel puisque, luttant contre la maladie qui vient de l'emporter, elle a trouvé la force d'animer l'an dernier encore le Festival de piano à Beauvais Pianoscope dont elle assurait la direction artistique", a salué François Hollande dans un communqiué, ajoutant que "l'attachement à la transmission, le souci de populariser la musique classique marqueront sans nul doute la trace que Brigitte Engerer laissera dans l'histoire de la musique".