Philippe Berre a été condamné jeudi à trois ans de prison par le tribunal correctionnel de La Rochelle pour s'être présenté faussement comme un fonctionnaire venu secourir en 2010 des sinistrés de la tempête Xynthia.
Poursuivi pour escroquerie, filouterie et conduite sans permis, Philippe Berre, 57 ans, a également été condamné à verser des dommages et intérêts à plusieurs parties civiles : 3.743 euros à une entreprise qui lui avait fourni des engins de chantier, 1.757 euros à une société de location de matériel, ainsi qu'un euro symbolique pour l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), dépendant du ministère de l'Agriculture.
Le 4 mars 2010, Philippe Berre avait débarqué, au volant d'un 4x4 équipé d'un gyrophare, à Charron (Charente-Maritime) en se faisant passer pour un fonctionnaire du ministère de l'Agriculture. Muni de faux bons de réquisitions, il avait fait livrer des citernes d'essence, des pelles et des bungalows pour aider les sinistrés.
Le parquet avait requis une peine de cinq ans d'emprisonnement contre l'arnaqueur, déjà condamné une vingtaine de fois pour des faits similaires, et détenu au centre de détention d'Uzerches (Corrèze). Son avocat avait plaidé la relaxe, soulignant qu'il ne s'était "jamais enrichi" dans cette affaire.
Philippe Berre, qui au fil de ses arnaques, a souvent changé de nom, s'était fait connaître du grand public en 2009, lors de la sortie du film de Xavier Giannoli, "A l'origine", qui racontait comment il avait relancé à la fin des années 1990 un chantier d'autoroute abandonné dans la Sarthe, une autre escroquerie.
Lors de son procès, il n'avait pas livré grand chose de ses motivations, évoquant seulement son divorce à 29 ans, une rupture après laquelle ont commencé de "petits larcins pour avoir de l'argent".
Sortant "sans le sou" de ses détentions successives, Philippe Berre, qui a une formation de chef de chantier et de géomètre, a multiplié les arnaques. Sur son casier judiciaire figurent 24 condamnations pour des escroqueries et filouteries, souvent au préjudice d'hôtels-restaurants.