Des riverains de l'usine Aprochim de Grez-en-Bouère (Mayenne), au coeur d'une affaire de pollution aux PCB, dénoncent dans une lettre ouverte une volonté "d'étouffement" du dossier par les services de l'Etat.
L'association Terre et Vie d'Anjou, qui fédère des riverains de l'usine Aprochim de Grez-en-Bouère (Mayenne), au coeur d'une affaire de pollution aux PCB (polychlorobiphényles) depuis janvier 2011, a dénoncé hier (mardi) dans une lettre ouverte une volonté d'"étouffement" du dossier manifestée, selon elle, par les services de l'Etat.
"Dans la réalité, aucune des 14 exploitations impactées n'a, à ce jour, repris normalement son activité d'avant la connaissance de la pollution", écrit l'association dans une lettre ouverte au sous-préfet de Château-Gontier, Jérôme Harnois, et transmise à la presse, en fustigeant les expertises de préjudice menées par l'Etat auprès des agriculteurs.
"Seuls les préjudices directs ont été partiellement chiffrés et de manière expéditive, de façon à clore le dossier rapidement, sans aucune concertation entre les parties", estime le collectif selon lequel, "sur les 1.500.000 euros chiffrés en juin 2011 par les experts mandatés par l'Etat, une moitié seulement a été versée aujourd'hui (...) dont la moitié de cette somme répartie entre quatre éleveurs".
"Les indemnisations se font à "la tête du client" et il n'y a aucune notion d'impartialité", dénonce Terre et Vie d'Anjou, indiquant que "quatre exploitations dont deux sévèrement impactées", n'avaient perçu aucune indemnisation.
Rémanence de la pollution
"Les indemnisations se font à "la tête du client" et il n'y a aucune notion d'impartialité", dénonce Terre et Vie d'Anjou, indiquant que "quatre exploitations dont deux sévèrement impactées", n'avaient perçu aucune indemnisation.
Rémanence de la pollution
Le collectif juge également sous-estimée la rémanence de la pollution dans l'environnement, pointant, en contre-exemple des résultats rassurants présentés début juillet, la saisie récente de trois bovins "impropres à la consommation" dans un élevage situé à 1.400 m de l'usine et la persistance de taux supérieurs aux normes sur les animaux dans une autre ferme.
"Dans la plupart des endroits soumis à analyse, on retrouve un environnement normal, excepté dans le périmètre de 400 mètres autour de l'usine", avait expliqué le 5 juillet Jérôme Harnois, en présentant les derniers résultats de mesures sur l'air, l'eau et l'herbe de l'impact environnemental d'Aprochim, dont les activités restent limitées à 50% du potentiel de production.
L'usine Aprochim de Grez-en-Bouère a été placée sous surveillance depuis janvier 2011 après la détection de taux anormalement élevés de PCB dans la production de plusieurs fermes voisines (lait, viande et oeufs). Une information judiciaire a été ouverte fin 2011 à Laval, pour pollution environnementale et mise en danger de la vie d'autrui.