La direction de l'ex-leader européen du contreplaqué Plysorol a annoncé mercredi la fermeture des trois sites français de l'entreprise qui emploie 277 personnes dans l'Hexagone.
Le tribunal de commerce de Lisieux (Calvados), siège de l'entreprise, doit examiner jeudi à partir de 10H00, à huis clos, le dossier Plysorol. Il devrait prononcer la liquidation si aucun repreneur ne se présente. Aucun nom ne circulait mercredi selon la CGT.
"Nous avons affaire à un véritable patron voyou qui est venu piller les richesses de la société (ses droits sur 600.000 hectares de forêts gabonaises) avant de laisser 280 personnes sur le carreau (les salariés des sites français)", a indiqué à l'AFP Marie-Christine Malet, représentante CGT du comité central d'entreprise (CCE).
Le groupe à capitaux libanais Bitar, dirigé par le ghanéen Ghassan Bitar, a racheté Plyrosol en 2010, moyennant la suppression de 151 emplois, avant de transférer en février 2012 les droits d'exploitation des forêts gabonaises à une autre société de Ghassan Bitar, John Bitar Gabon, selon l'avocat du CCE.
Selon la CGT, M. Bitar a indiqué mercredi au CCE qu'il ne débourserait pas les 700.000 euros dont la société a besoin pour poursuivre son activité.
"Nous faisons appel à l'Etat français. C'est complètement inadmissible de laisser un actionnaire venir piller une entreprise française", a ajouté Marie-Christine Malet.
L'ex-leader européen du contreplaqué est convoité de longue date pour ses forêts gabonaises, pourvoyeuses d'okoumé, la matière première du contreplaqué.
En mars 2009, la société avait été rachetée par le Chinois Guohua Zhang qui avait déposé le bilan un an plus tard avant de faire l'objet d'une enquête préliminaire pour abus de bien sociaux. Bitar a pris le relais en octobre 2010.
Plysorol, qui employait plus d'un millier de salariés en France dans les années 1990, emploie 70 personnes à Lisieux, 112 à Fontenay-le-Comte en Vendée et 95 à Epernay, dans la Marne.
En juillet, la direction avait évoqué un regroupement de l'activité à Epernay.
L'avocat du CCE, Me Philippe Brun, a annoncé mercredi à l'AFP sa volonté de porter plainte contre le groupe Bitar si celui-ci confirme jeudi devant le tribunal de Lisieux ce qu'il a dit au CCE mercredi. Il espère que l'Etat français se joindra à cette plainte et accuse l'Etat gabonais d'avoir été complice de Bitar.