Dany Leprince présente mardi une demande de libération conditionnelle devant le tribunal d'application des peines (TAP) de Melun (Seine-et-Marne).
Notre chroniqueur José Guedes revient sur cette affaire aux nombreux rebondissements judiciaires :
L'affaire Leprince débute le 5 Septembre 1994. Les corps du frère de Dany Le Prince, de sa belle sœur et de ses deux nièces de 7 et 10 ans sont retrouvées à leur domicile, sur la commune de Thorigné-sur-Dué. Les corps baignent dans une marre de sang, violemment tués à coup de hachoir.
Accusé par sa femme et sa fille, Dany Leprince comparait devant la cour d'assises de la Sarthe en 2007. Il est reconnu coupable du quadruple meurtre et condamné à la réclusion à perpétuité avec 22 ans de sûreté.
En prison, Dany Leprince va clamer son innocence pendant des années.
En 2010, fait rarissime, il sort de prison, libre, en attendant la décision d'une éventuelle révision de son procès. Mais 9 mois plus tard, la cour de révision lui refuse un nouveau procès.
Franck Johannès dans le livre qu'il a consacré à cette affaire écrit : «Le mobile du crime est incertain, l’horaire douteux et l’arme discutable; les gendarmes n’ont pas pu produire une seule preuve matérielle contre lui, et il n’avait pas une goutte de sang sur lui après l’horrible massacre».
En septembre 2011, Nicolas Sarkozy lui avait refusé la grâce présidentielle. «Il aurait bien mérité d’être rejugé», avait alors estimé la présidente de la Commission de révision.
En mars 2012, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait jugé irrecevable le recours de Dany Leprince, qui contestait le refus par la justice française de réviser son procès.
Dernier rebondissement dans cette affaire. En avril dernier, le Tribunal d'application des peines de Melun avait décidé de lever la période de sûreté de 22 ans qui accompagnait sa condamnation à perpétuité. C'est ce même tribunal qui examine aujourd'hui la demande de liberté conditionnelle de Dany Leprince.