Le tribunal de commerce de Quimper se prononce à 15h sur les offres de reprise partielle présentées pour cinq sites du pôle frais du géant de la volaille Doux placé en liquidation judiciaire, il faut sauver quelque 700 emplois sur près de 1.700.
Le tribunal rendra son jugement à 15H00, le jour même où expire le délai accordé pour la poursuite d'activité du pôle frais du groupe fixé lors de sa liquidation le 1er août. Tandis que cinq sites --Blancafort (Cher), Boynes (Loiret), Laval (Mayenne), Sérent et Pleucadeuc (Morbihan)-- font l'objet d'offres de reprise, trois autres n'en bénéficient pas --Graincourt (Pas-de-Calais),
La Vraie-Croix (Morbihan), pour le personnel administratif, et Pontet (Vaucluse).
Sauver le plus d'emplois possible
Les offres déposées permettraient au mieux de sauver 720 emplois sur un total de 1.692, selon la direction du groupe. Elles pourraient permettre de préserver à Blancafort 130 emplois sur 244, à Laval l'intégralité des 303 salariés, à Pleucadeuc 135 emplois sur 407, à Boynes 92 sur 172 et à Sérent 60 sur 178. Les groupes Glon Sanders, filiale de Sofiprotéol, Duc, LDC et Doux lui-même sont candidats à la reprise des cinq sites.
Mercredi, le tribunal a examiné à huis clos les offres. Le délégué central CGT de Doux, Raymond Gouiffès, a rapporté, au terme de l'audience, que le procureur laissait "le tribunal bien analyser la situation et prendre sa décision", l'appelant "à prendre en considération les meilleures offres" en terme de nombre d'emplois sauvés. Pendant l'audience, quelque 200 salariés de Doux ont manifesté leur "colère" devant les grilles du palais, à l'appel des syndicats CGT, FO et CFDT. "Je suis écoeuré!" a expliqué à l'AFP Jacques Cartier, 43 ans, dont 22 à l'usine de Graincourt. "On a tout donné, résultat: on a été abandonnés".
La direction directement visée par les salariés
Certains salariés s'en sont pris à Charles Doux, président du groupe du même nom, lui criant lors de son entrée et de sa sortie du tribunal "Voyou! Lâche!". Certains lui ont même jeté des oeufs, dont l'un a atteint sa veste.Tandis que les organisations syndicales n'attendent "plus rien", selon elles, de la justice quimpéroise --elles souhaitaient une reprise globale de tous les
sites du pôle, puis ont appelé au dessaisissement du tribunal de commerce au profit d'une juridiction professionnelle --, le comité d'entreprise (CE) du site de Châteaulin (Finistère), entend désormais rechercher les responsabilités.
Il a saisi vendredi le procureur de la République de Quimper afin de l'alerter sur d'éventuelles "fautes de gestion graves" de la direction de Doux, selon l'avocat mandaté par le CE du site qui héberge le siège du groupe. Le CE "constate qu'il y a un faisceau d'indices tels qu'un endettement extrêmement important depuis plusieurs années, des alertes des commissaires aux comptes restées sans suite ou des versements extrêmement importants de dividendes alors que la société était déjà quasiment en faillite (...), laissant penser qu'il a pu y avoir des fautes de gestion graves", a expliqué Me Riera. Concernant les autres activités du groupe en faillite (export et produits élaborés), le tribunal avait fixé la période d'observation jusqu'au 30 novembre.
Deux sites du pôle produits élaborés font également l'objet d'offres de reprise, leur activité étant nécessaire au fonctionnement de certains sites du pôle frais. Il s'agit de Clémont (Cher) et Amilly (Loiret). DUC et Glon Sanders proposent notamment de reprendre 22 emplois sur les 33 que comptent ces deux sites (aliment et poussins). LDC serait aussi intéressé par le site d'Amilly.
(AFP)