48 heures après la mini-tornade à Saint-Hilaire-le-Vouhis, la solidarité s'organise. Ce mardi, nous partageons avec les victimes l'après catastrophe.
"Chaque fois qu'on voyait une catastrophe à la télé on se disait : ici avant que Saint-Hilaire soit inondé, c'est pas demain la veille..." raconte Yolande la retraitée. Et pourtant, dimanche matin, un pan de son toit s'est envolé. Dimanche soir, c'est la cheminée qui s'est écroulée sur l'autre partie de la toiture. Mais Yolande relativise : "ce n'est pas bien grave, ce ne sont que des dégâts matériels.", pour elle maintenant "c'est dans la tête que ça va prendre du temps pour oublier".Une rue plus loin, René et son musée de l'outil et des traditions populaires. Une musée qu'il avait quasiment fini d'aménager dans une grange. Là aussi, la mini tornade a fait des dégâts : des murs se sont écroulés. Mais René relativise tout comme Yolande : "Moi ma maison est intacte alors je ne me plains pas. En plus, dimanche j'ai pu récupérer une grande partie des outils de ma collection et les mettre de côté".
Dans la grande rue, la façade de la société LP usinage est entièrement bâchée ainsi que le toit. Sous l'effet de la tornade, le grand portail du bâtiment s'est tordu. A l'intérieur, les machines sont sous bâches. Delphine Paulay, la patronne de l'entreprise raconte : "Dimanche matin, quand je suis arrivée j'avais de l'eau jusqu'aux chevilles. Regardez ces pièces, elles étaient prêtes à être livrées aux clients. Elles sont toutes rouillées, invendables. On ne sait même pas si nos machines vont repartir, on n'a pas encore le droit d'essayer de les faire redémarrer."
Heureusement, par solidarité, une entreprise d'une commune voisine fournit du travail à l'unique salarié de la société, en attendant la reprise...ou non. Un premier client s'est désisté ce matin.
Le maire, Jean Bureau, prend le temps de discuter avec nous. Inlassablement, il repasse devant les bâtiments : l'église, le cimetière, l'école... et découvre de nouveaux dégâts comme la croix de l'église par terre. Il nous emmène constater les dégâts au cimetière : "le problème c'est que l'on ne sait pas si les assurances vont prendre en charge les dégâts. Alors, on va faire faire un devis, essayer de redresser les stèles les plus touchées."
Ce matin, les journalistes sont tous repartis après le battage médiatique du week-end à St Hilaire. Sur un toit, un habitant travaille de concert avec un artisan afin de replacer les tuiles envolées : "les journalistes étaient sur place avant les pompiers, alors on a besoin de bras maintenant vous voulez nous aider? Sinon là vous ne nous êtes pas utiles", nous dit-il droit dans les yeux.
Dans la commune tous s'affairent pour que la vie reprenne son cours au plus vite : habitants, artisans, EDF, ouvriers communaux. Deux agents municipaux et 5 agents venus en renfort de Chantonnay... "Beaucoup de communes voisines proposent de l'aide", explique le maire.
Les gendarmes patrouillent pour prévenir les vols dans des maisons désormais inoccupées. La solidarité est là à chaque coin de rue.
Comme le dit Yolande : "Il faut maintenant panser ses plaies". Saint-Hilaire le Vouhis fait, en tout cas, tout pour ça. Symbole de cette reconstruction, l'école. Tous s'emploient pour que dès jeudi les enfants puissent en retrouver le chemin .