L'ancien nantais et actuel entraineur des canaris est fier d'avoir porté son club en tête de la Ligue 2.
Huit fois champion de France, les Canaris depuis samedi se mettent à nouveau à rêver. Samedi à la Beaujoire, ils ont retrouvé le souffle d'antan face à Angers et ont réussi à se porter en tête de la Ligue 2. Grâce à qui ? La patte de l'entraineur Michel Der Zakarian y est pour beaucoup.
Il a ressoudé un groupe porté par une défense solide et un buteur fiable dans un climat apaisé. Avant lui le club végétait depuis 2009 en L2.
Ces Canaris-là, leaders de la Ligue 2 pour la première fois depuis octobre 2007, sont assez éloignés du "jeu à la nantaise", à l'image de leur entraîneur, ancien défenseur besogneux .
"Ils ont un plan de jeu très cartésien qu'ils respectent à la lettre et qui consiste d'abord à ne pas concéder de but. Par rapport à Monaco, c'est moins dangereux offensivement, mais beaucoup plus solide d'un point de vue défensif", analysait l'entraîneur angevin Stéphane Moulin samedi.
Contre le SCO (1-0), le FCN, meilleur défense du Championnat (9 buts), a préservé son but inviolé pour la troisième fois d'affilée.
Der Zakarian, qui a joué de 1980 à 1988 au club et l'a déjà entraîné de mai 2007 à août 2008, a apporté taille et poids derrière avec les arrivées de Cichero et Madouni aux côtés d'un Djilobodji de plus en plus rassurant et sobre dans la relance.
Moins spectaculaire que sous Landry Chauvin la saison dernière, Nantes est plus fort mentalement et plus réaliste par rapport aux exigences de la L2.
"Une occasion, un but, ça suffit", s'amusait samedi Filip Djordjevic, arme fatale devant avec 13 buts inscrits en 13 journées.
Record à la Beaujoire "MDZ" a aussi su redonner un souffle à son effectif. "Il y a une grosse cohésion de groupe", témoigne le gardien Rémy Riou. Entraîneur discret aux mots comptés,
il est a contrario un houspilleur de première sur le banc comme à l'entraînement. "Il ne nous lâche jamais", répète en choeur le vestiaire. "La première fois, ça peut surprendre certains. Mais tu t'aperçois très vite que tout le monde est traité à la même enseigne, d'un Djordjevic au plus jeune", relève le capitaine Olivier Veigneau.
Le FCN se veut également plus discret en coulisses. A la différence de Chauvin l'an passé, Der Zakarian entretient une relation apaisée avec son président Waldemar Kita, auparavant coutumier de virulentes sorties médiatiques.
Le club vit aussi très bien l'absence d'un directeur sportif ou technique, souvent source par le passé de relations empoisonnées entre le président et l'entraîneur. "Les Kita ont changé. Ils sont demandeurs de conseil, écoutent", explique un agent.
Et le public suit. Samedi, plus de 35.000 spectateurs étaient présents à la Beaujoire, du jamais-vu depuis octobre 2008 et un match contre l'OM, et ils sont en moyenne 16.696 depuis le début de saison, soit la neuvième affluence L1 et L2 confondues.
"Nantes est une ville qui respire le foot", aime à répéter Der Zakarian. Si la relation reste fragile entre le club et un public déçu ces dernières saisons, le
printemps pourrait bien sonner le retour des concerts de klaxons dans le centre de Nantes.