Bic avait menacé mi-novembre de réexaminer des investissements de plusieurs dizaines de millions d'euros, prévus en grande partie sur son site de Redon (Ille et Vilaine), si la taxe n'était pas maintenue.
Le groupe français Bic a affirmé mardi avoir fourni à la Commission européenne des "preuves du préjudice" causé par les briquets fabriqués en Chine, qui supportent depuis plus de vingt ans une taxe anti-dumping que la Commission devrait supprimer prochainement.
"Le groupe Bic a obtenu confirmation de la part de la Direction générale Commerce de la Commission Européenne qu'elle avait émis une recommandation défavorable concernant l'ouverture de la procédure de renouvellement de la taxe antidumping sur les briquets à pierre d'origine chinoise", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Cette recommandation a été communiquée lundi pour avis consultatif aux membres de l'Union européenne et la décision "doit être prise avant le 13 décembre", a-t-il précisé, assurant avoir fourni "des preuves du préjudice que constitue l'importation de briquets d'origine chinoise à des prix de dumping".
Une source européenne avait indiqué lundi que l'UE n'allait pas reconduire cette taxe sur les briquets chinois, estimant que l'ouverture du marché ne causerait pas de dommage à l'industrie européenne.
Ceci "alors qu'une autre procédure est en cours avec la perspective d'une extension de la taxe au Vietnam, devenu le pays majeur de contournement par fausse déclaration d'origine", a déploré Bic.
Selon lui, de nombreux producteurs "multiplient les artifices" pour contourner cette taxe, faisant passer leurs briquets pour des produits fabriqués à Taiwan, en Malaisie, en Indonésie et au Vietnam.
Le groupe Bic vend 6 millions de briquets par jour, pour une production annuelle d'un milliard d'unités dans quatre usines (France, Etats-Unis,
Brésil, Espagne).
L'usine française de Redon (Ille et Vilaine), toute proche de la Loire-Atlantique, fabrique un briquet sur deux, qui sont exportés à 95%, et emploie environ 300 personnes.